- 1. Le Paléolithique
- 2. Le « Mésolithique » indien
- 3. Les premiers établissements néolithiques au Baluchistan et dans la vallée de l'Indus (VIIe-VIe millénaire)
- 4. La période chalcolithique au Baluchistan et dans la vallée de l'Indus (5000-2500 av. J.-C.)
- 5. La civilisation de l'Indus (2400-1800 av. J.-C.)
- 6. Les rapports de la civilisation harappéenne avec l'Asie centrale et la fin des villes de l'Indus
- 7. Le IIe millénaire dans le système de l'Indus et les régions adjacentes
- 8. Le développement de l'économie villageoise dans la vallée du Gange du IIIe au Ier millénaire. Les caches de cuivre
- 9. Les cultures du IIe millénaire au Gujarat, au Rajasthan, en Inde centrale et dans la partie septentrionale du plateau du Deccan
- 10. Les villages « néolithiques » et « chalcolithiques » de l'Inde du Sud (IIIe-Ier millénaire av. J.-C.)
- 11. Bibliographie
INDO-PAKISTANAISE ARCHÉOLOGIE
Les villages « néolithiques » et « chalcolithiques » de l'Inde du Sud (IIIe-Ier millénaire av. J.-C.)
Les premiers établissements néolithiques du Karnataka, au sud du plateau du Deccan (Mysore et Andhra Pradesh), dont les plus anciens pourraient dater de 3000 avant J.-C., sont constitués par des tertres de cendre (ash-mounds), comme ceux d'Utnur, Kupgal, Kodekal ou Pallavoy. Ces tertres marquent l'emplacement d'enclos en branchages qui servaient à garder des troupeaux de zébus (Bos indicus), et dont les sols, constitués par des strates de bouse de vache, ont brûlé de nombreuses fois. Ces populations, dont la vie est essentiellement liée à l'élevage et sans doute à la capture de bovins, ont fabriqué de nombreuses haches en pierre polie et utilisé une poterie très grossière. Le métal semble encore inconnu, quelques objets de cuivre apparaissant seulement dans une phase suivante, sans doute après 2000 avant J.-C. Cette deuxième phase nous est connue par un ensemble de villages à huttes rondes, comme Tekkalakota, Piklihal, Sanganakallu, Maski ou Brahmagiri. La céramique, dont les formes se diversifient, subit l'influence des sites du nord du Deccan (culture de Malwa et de Jorwe) ; l'industrie lithique, lames et haches de pierre polie, reste inchangée jusqu'à l'âge du fer. L'élevage des bovins continue d'être l'activité principale. On signale la présence à Tekkalakota et à Hallur d'une variété de millet, le « ragi » (Eleusine coracana) qui conserve encore de nos jours un rôle très important dans l'agriculture de ces régions. Les inhumations sont faites en position allongée, avec parfois un mobilier funéraire : haches de pierre polie, lames de silex, poteries. Comme dans la culture de Jorwe, les enfants sont enterrés dans des urnes.
Avec les premiers objets de fer apparaît dans les complexes culturels du sud de l'Inde une céramique noire et rouge, qui correspond sans doute à une influence des sites du nord. Les modes funéraires se diversifient ; on note des exemples de tombes pavées de dalles autour de 700 avant J.-C. Certaines de ces tombes semblent annoncer les ensembles de mégalithes qui correspondent à la seconde moitié du Ier millénaire.
La culture des mégalithes, dont les monuments funéraires les plus impressionnants et les plus complexes datent d'après 500 avant J.-C., dépasse le cadre de ce survol de la préhistoire du subcontinent. Ces mégalithes, qui ont livré un très riche mobilier funéraire en métal (surtout en fer) accompagné de poterie noire et rouge de belle qualité, ont été souvent attribués, par le passé, à des populations d'envahisseurs, notamment à des groupes de guerriers scythes. Il est vrai que la fin du Ier millénaire est marquée par d'importants mouvements de population, par des expéditions militaires comme celles de Darius ou d'Alexandre dans le nord-ouest du subcontinent. Cependant, beaucoup d'éléments permettent de rattacher une partie importante des caractères de la culture des mégalithes aux périodes antérieures des sites du plateau du Deccan. Il faut également tenir compte du développement du commerce international, notamment avec le monde gréco-romain, pour expliquer la diversité et la richesse de certains de ces mégalithes.
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Écrit par
- Jean-François JARRIGE : directeur du Musée national des arts asiatiques-Guimet
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