- 1. Historique des recherches dans le bassin méditerranéen et en France
- 2. Les recherches à l'étranger
- 3. Structures repérables par la photographie aérienne
- 4. Les prises de vue
- 5. Vers des méthodes et des techniques nouvelles
- 6. Possibilités et limites de l'archéologie aérienne
- 7. Inventaire du patrimoine et nouvelle problématique de l'archéologie
- 8. Bibliographie
ARCHÉOLOGIE (Méthodes et techniques) L'archéologie aérienne
Vers des méthodes et des techniques nouvelles
L'utilisation d'autres vecteurs que l'avion commence à donner une nouvelle dimension à la recherche : la télédétection par ballon, par ballon-sonde, et surtout par satellite. Sur les clichés pris de l'espace, on distingue nettement certaines structures archéologiques, les centuriations antiques par exemple. Toutefois, pour le moment, ces images ne sont pas aussi bonnes que celles des couvertures aériennes courantes. L'intérêt de la télédétection par satellite est surtout de nous donner des informations sur les zones difficilement accessibles. C'est ainsi qu'en Asie centrale de très anciennes pistes caravanières ont été décelées et que, en Alaska, des programmes archéologiques ont pu être mis en route.
D'autre part, les perspectives offertes par le traitement des images sont prometteuses et des plus variées. La simple duplication d'une diapositive en couleur augmente déjà les contrastes à condition d'utiliser une émulsion normale et non pas le film « duplicating » (spécialement conçu pour fournir une image identique). L'ordinateur permet aussi le renforcement des contrastes et il offre bien d'autres possibilités ; redressement des images obliques (beaucoup plus rapidement que par les procédés graphiques), report automatique sur les plans cadastraux. I. Scollar a mis au point, au Landesmuseum de Bonn, un ordinateur spécialement conçu pour l'archéologie et qui peut se comparer aux ordinateurs utilisés par la N.A.S.A. pour l'exploration des planètes.
Très spectaculaire et quasi surréelle est l'« équidensité colorée » qui peut résulter de deux techniques différentes : le traitement informatisé d'images et la mise au point de films à équidensité. Il s'agit de compenser les aptitudes limitées de l'œil humain qui, par exemple, ne peut distinguer qu'une douzaine de nuances dans les gris, alors que l'équidensité colorée permet d'en mettre en évidence une cinquantaine. Pour le moment, peu de résultats très convaincants ont été obtenus en archéologie, sauf pour l'étude des parcellaires fossiles. Plus efficace est le traitement des photographies normales par filtrage optique en lumière cohérente. L'équipe dirigée par G. Chouquer utilise systématiquement le laser pour étudier les couvertures aériennes de l'I.G.N. et vient de commencer l'élaboration d'un atlas des centuriations de la Gaule. Dans un volume publié en 1991, il expose ses méthodes et ses résultats.
Des perspectives nouvelles s'ouvrent en outre avec les images « non photographiques » : le radar latéral (utile pour déceler des vestiges en forêt dense ou dans des eaux troubles) et surtout le scanner. Dans les deux cas, les images obtenues ressemblent à une photographie, mais n'en sont pas puisqu'elles ne doivent rien à la lumière et peuvent fort bien être faites de nuit. La thermographie aéroportée réalisée par scanner permet la télédétection d'anomalies thermiques de 0,5 0C d'intervalle. Théoriquement, il devrait donc être possible de déceler ainsi des vestiges enfouis. Les résultats obtenus en archéologie sont pour le moment très rares et très peu lisibles, même après traitement.La photographie aérienne normale est donc la seule technique parfaitement opérationnelle.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Roger AGACHE : docteur en histoire de l'art et archéologie, directeur régional des Antiquités
Classification
Média
Autres références
-
ARCHÉOLOGIE MÉDIÉVALE
- Écrit par Luc BOURGEOIS
- 4 883 mots
- 5 médias
L’archéologie médiévale rassemble un large spectre de méthodes permettant d’étudier les témoignages matériels des cultures qui se sont succédé entre le ve et le xve siècle. Elle s’intéresse aussi bien aux structures enfouies ou en élévation qu’au mobilier et aux informations issues...
-
AFRIQUE (Histoire) - Préhistoire
- Écrit par Augustin HOLL
- 6 326 mots
- 3 médias
La préhistoire de l'Afrique est littéralement la préhistoire de l'humanité. Les recherches archéologiques effectuées en Afrique sont le fait de toutes les traditions académiques, offrant ainsi une multiplicité de perspectives sur l'évolution des sociétés humaines. En outre, le continent...
-
AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine
- Écrit par Hubert DESCHAMPS , Jean DEVISSE et Henri MÉDARD
- 9 654 mots
- 6 médias
L'histoire du continent tout entier apparaît comme une entreprise récente et difficile. Pendant longtemps, seules l'égyptologie, l'islamologie et l'histoire coloniale l'ont, chacune de son point de vue, abordée ; il faut noter du reste que les très anciens systèmes d'écriture, en Égypte, à Méroé, en...
-
AFRIQUE NOIRE (Arts) - Aires et styles
- Écrit par Claire BOULLIER , Geneviève CALAME-GRIAULE , Michèle COQUET , Encyclopædia Universalis et François NEYT
- 15 151 mots
- 2 médias
...d'archives, la connaissance très fragmentaire de cette histoire se fonde essentiellement sur l'étude conjointe des données livrées par la tradition orale et par l'archéologie. Le sol nous a laissé cependant peu de vestiges au regard d'autres régions du monde. Les raisons en sont simples : l'archéologie est... -
AFRIQUE ROMAINE
- Écrit par Noureddine HARRAZI et Claude NICOLET
- 9 564 mots
- 10 médias
La domination administrative et politique de Rome sur les diverses régions de l'Afrique du Nord (mis à part la Cyrénaïque et l'Égypte) s'étend sur près de six siècles : depuis la prise et la destruction de Carthage par Scipion Émilien (146 av. J.-C.) jusqu'au siège et à la...
- Afficher les 245 références