Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ARCHÉOLOGIE (Méthodes et techniques) L'archéologie environnementale

L'environnement des premiers hommes

Les chercheurs commencent à comprendre les différents mécanismes à l'origine des oscillations climatiques à court ou à long terme, et nos civilisations reposent aujourd'hui sur des modèles en déséquilibre.

Ainsi, l'ère quaternaire se définit traditionnellement par l'apparition de l'homme. Sur le plan climatique, elle est caractérisée par la succession de périodes froides, dites glaciaires, et de périodes plus chaudes, dites interglaciaires. Cinq grandes glaciations (qui portent le nom des affluents du Danube ou de la Vistule où elles ont été remarquées) se sont succédé depuis le début du Quaternaire, il y a 3 millions d'années. La première, Donau, est contemporaine du Pliocène, et des tout premiers hominidés qui vivaient en Afrique. Au Pléistocène inférieur, il y a 1,7 million d'années, lui succède la glaciation de Günz. Puis, il y a 730 000 ans, le climat devient humide et chaud : c'est l'interglaciaire du Günz-Mindel. Le Pléistocène moyen voit la glaciation de Mindel (ou Elster), et l'interglaciaire de Mindel-Riss lui succéder. Jusqu'à environ 300 000 ans, c'est le Paléolithique ancien. Nos ancêtres peuplent divers continents. Le Paléolithique moyen débute à une période de refroidissement, le Riss (ou Saale), à laquelle succèdent, il y a 120 000 ans, le réchauffement du Riss-Würm et la dernière glaciation du Würm (ou Weischel), il y a 100 000 ans. C'est pendant le Würm, il y a 50 000 ans environ, qu'Homo sapiens sapienss'installe en Europe.

Pendant les phases froides, les glaciers recouvrent la quasi-totalité de l'Europe du Nord et les montagnes situées plus au sud (Alpes, Pyrénées, Massif central). Le niveau de la mer varie en fonction de l'intensité de l'englacement. Ainsi, au moment du dernier maximum glaciaire, il y a 18 000 ans, le niveau de la mer a baissé d'environ 120 mètres, laissant de nombreuses terres, aujourd'hui englouties, à sec.

Ces grandes variations climatiques sont dues à la position des continents sur le globe terrestre (théorie de Milankovitch). Trois paramètres, qui varient dans le temps, caractérisent l'orbite de la Terre : l'excentricité, l'inclinaison de son axe par rapport à une perpendiculaire au plan de son orbite, la précession des équinoxes. C'est l'explication qui prévaut pour expliquer la succession des périodes glaciaires et interglaciaires. Leur durée a été inégale, variant de 100 000 à 500 000 ans. Les périodes de réchauffement sont de plus courte durée. Celle dans laquelle nous vivons, appelée Postglaciaire ou Holocène, a commencé à la fin du Würm, il y a 15 millénaires. Depuis lors, l'environnement a évolué en fonction des facteurs climatiques et de l'influence des sociétés humaines.

La part de l'environnement et du climat sur les processus d'émergence, d'adaptation et d'extinction des espèces d'hominidés fait l'objet de très nombreuses études. Grâce aux avancées récentes de la paléoclimatologie à haute résolution (carottes de glace prélevées au Groenland et sédiments marins en Atlantique nord), nous savons que la période qui voit la disparition des Néandertaliens (il y a 30 000 ans) et le peuplement de l'Europe par les hommes modernes (entre 50 000 et 10 000 B.P.) est caractérisée par des changements climatiques abrupts et de courte durée. Il s'agit d'épisodes de réchauffement qui durent environ mille ans. Appelés par le nom de leurs inventeurs, Dansgaard-Oeschger, ces réchauffements sont marqués par une augmentation de plus de 10 0C de la température au Groenland. Les sédiments marins ont fait apparaître des coups de froids très intenses, appelés «  événements de Heinrich ». Pour chacun, il s'agit d'un refroidissement[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., Maison de l'archéologie et de l'ethnologie, Nanterre

Classification

Autres références

  • ARCHÉOLOGIE MÉDIÉVALE

    • Écrit par
    • 4 883 mots
    • 5 médias

    L’archéologie médiévale rassemble un large spectre de méthodes permettant d’étudier les témoignages matériels des cultures qui se sont succédé entre le ve et le xve siècle. Elle s’intéresse aussi bien aux structures enfouies ou en élévation qu’au mobilier et aux informations issues...

  • AFRIQUE (Histoire) - Préhistoire

    • Écrit par
    • 6 326 mots
    • 3 médias

    La préhistoire de l'Afrique est littéralement la préhistoire de l'humanité. Les recherches archéologiques effectuées en Afrique sont le fait de toutes les traditions académiques, offrant ainsi une multiplicité de perspectives sur l'évolution des sociétés humaines. En outre, le continent...

  • AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine

    • Écrit par , et
    • 9 654 mots
    • 6 médias

    L'histoire du continent tout entier apparaît comme une entreprise récente et difficile. Pendant longtemps, seules l'égyptologie, l'islamologie et l'histoire coloniale l'ont, chacune de son point de vue, abordée ; il faut noter du reste que les très anciens systèmes d'écriture, en Égypte, à Méroé, en...

  • AFRIQUE NOIRE (Arts) - Aires et styles

    • Écrit par , , , et
    • 15 151 mots
    • 2 médias
    ...d'archives, la connaissance très fragmentaire de cette histoire se fonde essentiellement sur l'étude conjointe des données livrées par la tradition orale et par l'archéologie. Le sol nous a laissé cependant peu de vestiges au regard d'autres régions du monde. Les raisons en sont simples : l'archéologie est...
  • AFRIQUE ROMAINE

    • Écrit par et
    • 9 564 mots
    • 10 médias

    La domination administrative et politique de Rome sur les diverses régions de l'Afrique du Nord (mis à part la Cyrénaïque et l'Égypte) s'étend sur près de six siècles : depuis la prise et la destruction de Carthage par Scipion Émilien (146 av. J.-C.) jusqu'au siège et à la...

  • Afficher les 245 références