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ARCHÉOLOGIE SOUS-MARINE

Jean-Yves Empereur - crédits : CEAlex/ D.R.

Jean-Yves Empereur

L'archéologie sous-marine est une branche de l'archéologie générale : les buts et les principes des fouilles sous-marines ne sont pas différents de ceux des fouilles terrestres. Mais les conditions de travail en milieu subaquatique amènent à définir des techniques propres à l'archéologie sous-marine, de même que la nature des sites découverts conduit les archéologues à approfondir l'étude de domaines neufs ou peu exploités.

Une fouille sous-marine demande des moyens beaucoup plus considérables et un personnel plus qualifié qu'une fouille terrestre. Elle est plus lente et plus coûteuse. Mais elle permet de recueillir des renseignements que l'archéologie terrestre ne fournit que très rarement. Ainsi, une épave comprend un ensemble de matériels (cargaison, objets d'usage courant à bord, agrès, coque) en synchronisme parfait, alors que dans une fouille terrestre un niveau recouvre presque toujours une durée de plusieurs années. Les documents écrits ou figurés concernant la construction navale dans l'Antiquité sont rares et insuffisants ; la restitution d'une coque de navire antique apporte donc à l'histoire de l'architecture navale et des techniques de navigation des données entièrement originales. Si l'on exclut quelques cas particuliers, l'étude des ports antiques ne peut être menée à bien qu'à partir de vestiges immergés. Enfin, l'étude des cargaisons apporte des éléments entièrement neufs à l'histoire économique.

Ces recherches ne mènent aux résultats historiques espérés qu'à la condition d'être conduites avec une rigueur égale à celle qui est requise sur les chantiers habituels. On ne peut considérer comme une véritable fouille sous-marine un simple travail de récupération d'objets au fond de la mer. La première tâche de l'archéologue qui fouille une épave est de conserver, grâce à une série de documents graphiques et photographiques, une image exacte du site qu'il aura exploré et, par la force des choses, détruit du même coup. Ces documents permettent ensuite de reconstituer les relations réciproques de chaque objet et d'éclairer une fouille déterminée par sa comparaison avec d'autres. Sa seconde tâche sera de procéder, sur les vestiges de coque qu'il aura mis à nu, aux observations nécessaires pour comprendre la technique de construction navale utilisée et la situer dans l'évolution de l'architecture navale.

Statue de Riace - crédits : G. Nimatallah/ De Agostini/ Getty Images

Statue de Riace

Une épave sous-marine, si elle se trouve par au moins 15 mètres de fond ou dans une zone abritée, contient des objets beaucoup mieux conservés qu'un site archéologique terrestre. La mer a ainsi permis de retrouver quelques objets d'art qui comptent parmi les plus précieux de ceux que nous a légués l'Antiquité, comme les deux grandes statues de bronze de Riace trouvées en 1972 sur la côte de Calabre. Ce sont des originaux grecs du ve siècle avant J.-C., et l'une de ces statues est, peut-être, la seule œuvre de Phidias que nous possédions. Les objets qui ont été immergés posent toutefois de difficiles problèmes de restauration : il a fallu huit ans de travail avant de pouvoir exposer les statues de Riace, et la conservation du bois gorgé d'eau demande des techniques très particulières. De plus, les épaves, qui sont le plus souvent chargées d'amphores, suscitent l'intérêt d'amateurs d'objets antiques ou de trafiquants professionnels ; comme beaucoup de nécropoles, elles sont soumises à un pillage qu'il est encore plus difficile de réprimer sous l'eau que sur terre.

Techniques de l'archéologie sous-marine

L'invention du scaphandre autonome par Cousteau et Gagnan en 1943 et la rapidité avec laquelle son usage s'est répandu après 1945 ont été à l'origine de la plupart des découvertes d'épaves, de l'intérêt du public pour l'archéologie[...]

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Écrit par

  • : chargé de recherche au C.N.R.S.
  • : maître assistant à l'université de Provence, centre d'Aix-en-Provence

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Jean-Yves Empereur - crédits : CEAlex/ D.R.

Jean-Yves Empereur

Statue de Riace - crédits : G. Nimatallah/ De Agostini/ Getty Images

Statue de Riace

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Assemblages des coques antiques (Madrague de Giens) [1]

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