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ARCHÉOLOGIE (Traitement et interprétation) La photogrammétrie architecturale

L'enregistrement des données : les opérations de terrain

L'opération de prise de vue photogrammétrique appelle à concilier les difficultés photographiques et topométriques qui sont parfois contradictoires. Chaque partie de l'objet que l'on veut analyser ou représenter figurera sur au moins deux photographies à des échelles voisines ; cette double couverture photographique doit être la plus complète possible. La lisibilité en toutes leurs parties des photos est indispensable ; il faut donc éliminer, par des éclairages artificiels, les contrastes lumineux trop violents et les ombres intenses.

Le matériel de prises de vue s'est profondément diversifié. Aux chambres photogrammétriques parfaitement étalonnées et aux émulsions argentiques sur supports verre ou film se substituent aujourd'hui les images obtenues avec des chambres semi-métriques ou strictement classiques et disposant de capteurs numériques.

La formation des images stéréoscopiques dans les appareils de restitution implique le parallélisme des axes de prises de vue ainsi qu'une même échelle de représentation des objets. Dans le cas normal, les axes de prises de vue sont perpendiculaires à la base définie par la droite qui joint les deux centres optiques des caméras. Impossible à exécuter lors des prises de vue aériennes, ce cas normal est réalisable en photogrammétrie terrestre de façon quasi parfaite, par mode opératoire, à l'aide du dispositif optique des chambres terrestres simples, ou automatiquement, grâce aux chambres stéréométriques (deux appareils fixés, par le constructeur, de part et d'autre d'un tube). Cette orientation relative des deux chambres, l'une par rapport à l'autre, précède les opérations d'orientation absolue et de mise à l'échelle qui s'effectuent à partir de mesures topométriques qui déterminent dans le volume de l'objet des points connus en coordonnées tridimensionnelles.

En photogrammétrie aérienne, l'orientation absolue est un problème complexe ; en effet, comme il s'agit de choisir les axes selon lesquels seront effectuées les mesures, il faut à la fois caler les appareils par rapport à un plan horizontal et sélectionner dans ce plan horizontal une direction de référence. En photogrammétrie terrestre, le calage est réalisé en grande partie à l'aide de nivelles de haute précision dont sont équipées les chambres de prise de vue ; ces références d'horizontalité et de verticalité sont matérialisées sur les clichés eux-mêmes. De plus, l'objet architectural ou la structure archéologique présentent, à la différence de la surface terrestre, leur propre système de référence : les plans de projection des relevés se lisent clairement à partir du niveau archéologique ou des faces du polyèdre que constitue l'œuvre architecturale ; en sélectionner d'autres serait source de malentendus immédiats et rendrait ultérieurement aléatoire la lecture des analyses obtenues.

Cette matérialité des plans de projection, mais surtout leur multiplicité, n'est pas sans poser de nombreux problèmes puisque le volume architectural se révèle alors non strictement développable et qu'il faut accepter que la projection déforme ipso facto certaines des faces de l'objet. L'émiettement de l'objet à travers les multiples polyèdres qui le composent et les nombreuses photos indispensables pour l'enregistrer augmentent le poids des travaux topographiques : il est souvent nécessaire de définir un certain nombre de points par leur position dans l'espace pour assurer l'orientation absolue des facettes de l'objet les unes par rapport aux autres en même temps que la mise à l'échelle qui, sans cela, pourrait s'effectuer par de simples mesures de distances. Pour les opérations de terrain, l'allégement, par rapport à la photogrammétrie aérienne, reste substantiel, mais[...]

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Photogrammétrie : principe - crédits : Encyclopædia Universalis France

Photogrammétrie : principe

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