- 1. Naissance et origine
- 2. Définition de la photogrammétrie
- 3. L'enregistrement des données : les opérations de terrain
- 4. L'analyse du couple photogrammétrique : la restitution
- 5. La photogrammétrie au service du patrimoine
- 6. Pratiques et utilisations patrimoniales
- 7. Traductions photographiques, graphiques et numériques
- 8. Bibliographie
ARCHÉOLOGIE (Traitement et interprétation) La photogrammétrie architecturale
La photogrammétrie au service du patrimoine
Depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais sans doute les grands chantiers de travaux publics, les opérations d'urbanisme, les aménagements de l'espace rural ne se sont autant associés aux méfaits du temps, aux cataclysmes naturels et à la guerre, pour détruire ou modifier les témoignages matériels du passé. Modifications constantes du tissu urbain, désertification des campagnes, multiplication des structures de communications routières, ferroviaires et aériennes, fragilisent les biens culturels. Devenu par ailleurs un enjeu économique, ce patrimoine voit dorénavant s'élargir sa définition, englobant les mondes rural et industriel et s'ouvrant au passé proche. L'archéologie, parce qu'elle détruit l'objet de sa recherche – tout comme la restauration dénature l'authenticité du monument –, conduit ainsi à recourir à des techniques qui, avec la photogrammétrie et le laser, offrent les garanties d'une sauvegarde matérielle ou intellectuelle de la globalité du document historique.
Ainsi, dans les trois dernières décades du xxe siècle, l'enthousiasme pour la photogrammétrie, né des opérations de sauvetage des temples de la Nubie, est allé de pair avec le lancement de vastes opérations nationales d'inventaire des biens culturels. Comme on l'avait déjà tenté à plusieurs reprises, il s'agissait de réunir rapidement une documentation de base qui permette de juger de l'importance du témoin culturel et de la nécessité éventuelle de le protéger ou qui, en cas de destruction, puisse s'y substituer. Par l'alliance de la photographie et des potentialités d'analyse des formes, ces nouvelles technologies se révélaient ainsi un recours inespéré pour l'étude a posteriori ou la reconstruction à l'identique.
Des instituts, dont la vocation principale était cartographique, ont initié les premières applications de la photogrammétrie à l'architecture et à l'archéologie. La méthodologie s'est principalement élaborée à partir de relevés d'édifices prestigieux (la cathédrale de Strasbourg, par exemple). Peu après, toute une série de laboratoires, soit dans le cadre universitaire (particulièrement en Allemagne et en Italie), soit dans le cadre d'institutions culturelles (en Autriche, en Espagne, en France, en Grande-Bretagne...), se sont mis en place regroupant des équipes pluridisciplinaires composées de photogrammètres et de spécialistes de l'étude ou de la conservation du patrimoine (architectes, historiens de l'art, archéologues...) ; leur dialogue permanent a permis de cerner plus efficacement les besoins et les zones d'intervention de la photogrammétrie.
Les possibilités offertes par les nouveaux matériels et l'informatique, et la réduction des coûts, ont permis la banalisation des procédés de mesurage et de représentation. Tout architecte, tout archéologue, peut, à partir d'un appareil photographique de qualité et de quelques logiciels, réaliser des opérations de relevés photogrammétriques, de redressements photographiques et même d'orthophotographies simples. L'usage des produits photogrammétriques reste inchangé et tient toujours dans la réunion d'une documentation patrimoniale qui permette d'apprécier l'importance du témoin culturel, de l'étudier et d'établir le diagnostic sur son état sanitaire.
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Écrit par
- Jean-Paul SAINT AUBIN : conservateur général honoraire
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