ARCHÉOLOGIE (Traitement et interprétation) La photogrammétrie architecturale

Traductions photographiques, graphiques et numériques

La précision des informations dépend toujours strictement de la clarté de lecture du détail et principalement de la définition et de l'échelle des clichés. Les photos redressées, les orthophotographies, qui, dans les années 1980 et 1990, échappaient à peine aux handicaps et à la lenteur de la filière chimique sont devenues, par l'association des photographies numériques ou numérisées et des palettes graphiques, des produits métriques courants qui éclairent le détail des sols archéologiques ou des faces de l'architecture. En 1991, le parc des restituteurs était encore majoritairement composé d'appareils analogiques pour lesquels il fallait tenir compte des limitations de focales et de formats des chambres utilisées, de la rigidité des rotations possibles, etc.

Les temps d'analyse, en partie liés à la quantité d'informations traitées, sont responsables pour une part non négligeable du coût et des délais de ces outils sophistiqués. Une réduction de ce coût repose clairement sur la précision des informations à traiter et sur la suppression, a priori, des détails superflus et encombrants. Cette finalisation ne peut résulter que de la poursuite d'un dialogue continuel sur leur usage. Cependant, la mémoire informatique, en assurant des sorties sélectives de l'information, a supprimé une grande partie des inconvénients des tracés mécaniques antérieurs : la multiplication de sorties immédiates sur les tables traçantes, comportant les changements d'échelle, les rotations de plans, etc., permet notamment l'exploitation du détail invisible à petite échelle, le redressement de la zone oblique, la sélection tomographique dans la profondeur de l'objet.

Aujourd'hui, l'informatique traite graphiquement les fichiers numériques aussi bien en géométraux que dans des modes de projections complexes : perspectives, isométries et axonométries. Mais la dernière révolution tient à la réalisation possible d'une modélisation numérique qui restitue, non seulement les formes et les dimensions de l'objet photographié, mais aussi sa texture, plaquée à partir de micro-facettes sur une armature de fil de fer. Des diagnostics sur l'équilibre de structures, des processus heuristiques de conceptions architecturales, ou l'élaboration de systèmes de base d'informations localisées peuvent en résulter et ont fait l'objet de réalisations concrètes dans de nombreux laboratoires. Il faut notamment citer les travaux du Politecnico de Milan, du laboratoire de relevés et de représentation de la Sapienza à Rome, le programme ambitieux de recherche Paros – malheureusement aujourd'hui en sommeil – mené conjointement par la mission de la recherche au ministère de la Culture français, l'école d'architecture de Marseille et l'université de Bologne, et les expériences de numérisation des grottes Cosquer et de la Combe d'Arc en vue de créer un substitut virtuel.

— Jean-Paul SAINT AUBIN

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Jean-Paul SAINT AUBIN : conservateur général honoraire

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Photogrammétrie : principe - crédits : Encyclopædia Universalis France — Photogrammétrie : principe

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