ARCHITECTURE ÉCOLOGIQUE ou ARCHITECTURE DURABLE
Les critères définissant l'architecture écologique
Intégration au territoire
Très subjective, la notion d'intégration au site se prête à de nombreuses interprétations. Transposition contemporaine des constructions vernaculaires pour les uns, elle peut aller jusqu'au mimétisme de l'habitat troglodytique pour d'autres. Mais la nécessité de respecter l'environnement ne s'applique pas qu'aux maisons implantées sur un sol à l'écosystème fragile dans un paysage naturel. Elle s'impose également lorsque le bâti s'insère dans un tissu urbain dont il faut préserver l'intégrité, en inscrivant par exemple avec délicatesse un projet contemporain dans un quartier historique. En ville ou en milieu rural, la conception d'un bâtiment écologique commence toujours par l'étude du terrain et de son environnement immédiat : la topographie, les accès, les vues, les masques, les végétaux existants, l'ensoleillement et les vents dominants. Mais elle doit être élargie à l'analyse des ressources du territoire : la végétation, les matériaux disponibles à proximité, les savoir-faire régionaux. Le projet doit minimiser les terrassements, préserver l'écosystème et les arbres remarquables. L'aménagement des abords du bâti privilégie les essences locales et les murets en pierre ou en briques de la région, afin de créer des abris pour les insectes et autres petits animaux.
Maîtrise de l'énergie : profiter du gisement de négaWatts
L ' énergie la moins chère restant celle qui n'est pas consommée, la stratégie de l'association NégaWatt, animée par un collège de 23 experts et praticiens de l'énergie, est très judicieuse : ce scénario combine sobriété et efficacité avant de recourir aux énergies renouvelables. La sobriété implique à la fois la responsabilisation des usagers dans leurs comportements quotidiens et l'engagement des professionnels, afin de supprimer les insupportables gaspillages. L'efficacité énergétique exige, entre autres, le recours systématique à des solutions techniques et à des installations optimisées, même s'ils impliquent un léger surcoût d'investissement. Le gisement de « négawatts » (énergie non consommée) est considérable. Si nos besoins étaient réduits à la source, le solde pourrait à terme être couvert par des énergies issues de ressources inépuisables : solaire, éolien, géothermie, etc. L'application à grande échelle de cette démarche de bon sens permettrait de réduire à la fois notre consommation énergétique, nos émissions de gaz à effet de serre et notre dépendance vis-à-vis des énergies fossiles.
Des principes bioclimatiques aux bâtiments à énergie positive
L'application des principes bioclimatiques permet de réduire les besoins énergétiques d'un bâtiment et d'assurer le confort de manière passive, grâce à un choix judicieux de l'implantation, de l'orientation, de la forme du bâti et de ses prolongements vers l'extérieur, des matériaux et de la végétation plantée à proximité. Un bâti compact, avec au sud les pièces principales et au nord les espaces de services (entrée, circulation, cuisine, rangements), minimise les déperditions thermiques. Dans des ouvertures judicieusement orientées et dimensionnées (environ 50 % au sud, 20 % à l'est et à l'ouest, 10 % au nord), des doubles ou triples vitrages « intelligents » à faible émissivité infrarouge et haute transmission lumineuse régulent les apports du rayonnement solaire. Les surchauffes peuvent être limitées par une ventilation naturelle traversante et des pergolas ou volets à claire-voie en façade sud et ouest, qui stoppent les rayons solaires indésirables. Lorsque les murs ont une ossature légère, quelques éléments massifs apportent une inertie favorable au confort d'été : la dalle en [...]
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Écrit par
- Dominique GAUZIN-MÜLLER : architecte, professeur associée à l'École d'architecture de Strasbourg
Classification
Média
Autres références
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KAUFMANN HERMANN (1955- )
- Écrit par Dominique GAUZIN-MÜLLER
- 1 040 mots
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