ARCHITECTURE (Matériaux et techniques) Bois
La mise en œuvre
La nature du bois, sa texture et sa légèreté obligent le bâtisseur à en concevoir les éléments non pas comme des pièces simplement juxtaposables ou empilables, mais comme des membres articulés, rendus solidaires par des assemblages dont la nature varie selon la fonction de l'élément : traction, flexion ou compression. La fourche naturelle de la branche a fourni le modèle primitif de l' assemblage. La matière fibreuse tirée de plantes ou d'écorces a permis les premiers assemblages par liens, dont l'usage s'est éteint récemment avec la disparition des échafaudages de sapin assemblés par des cordes de chanvre. L'entaille longitudinale ou transversale du matériau a donné naissance à la véritable science de l'assemblage. La simple rainure permet la connexion d'éléments verticaux (poteaux jointifs) ou horizontaux par bouvetage ; l'assemblage à mi-bois donne aux constructions de bois empilé des angles robustes. Le mi-bois, traité à queue-d'aronde, permet de développer les possibilités de travail à la traction ; mais c'est l'apparition de l'assemblage à tenon et mortaise qui autorise les progrès les plus décisifs. Mortaises droites ou obliques, tenons traversants, clavés, leurs tracés utilisent les fils contrariés des pièces de bois, et le chevillage n'intervient que pour bloquer un assemblage déjà stable par lui-même. Le métal est utilisé plus ou moins largement sous la forme de bandes de renfort, de boulons jouant le rôle de chevilles clavées, ou encore de simples clous, d'agrafes, de plaques à dents ou connecteurs.
L' évolution de l'architecture de bois a suivi deux directions. La première part de l'abri primitif, de la hutte de branchages sommairement dressés ou liés pour atteindre les édifices savamment tressés comme des travaux de vannerie ; les structures en sont parfaitement homogènes et la notion de mur n'y intervient pas. La seconde est issue de la distinction de deux fonctions – couvrir et clore – et comprend un comble charpenté, qui reçoit la couverture, et une paroi charpentée, qui définit le volume intérieur de l'édifice. Cette dissociation du mur et du comble amène à traiter isolément du comble charpenté, véritable architecture de bois autonome, éventuellement portée par une architecture de pierre.
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Écrit par
- Yves LESCROART : conservateur régional des Monuments historiques de Basse-Normandie
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