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ARCHITECTURE (Matériaux et techniques) Terre

Technologie

Composition du matériau

Les terres employées pour construire comportent toutes de l' argile, pour sa cohésion. Mais l'argile seule ne peut suffire, parce qu'elle gonfle ou subit un retrait selon le degré hygrométrique. Il faut la mélanger à des matériaux qui limitent ces variations : le sable, le gravier et la paille, en particulier. Gorgée d'eau, l'argile perd rapidement sa résistance mécanique et devient une boue liquide. On cherche donc, lorsqu'on n'est pas sûr de pouvoir la mettre à l'abri de toute imbibition, à lui adjoindre des matériaux stabilisants : la cendre de bois, la sève de certaines plantes, l'asphalte, dont se servaient déjà les Babyloniens, la chaux et, plus récemment, le ciment et même l'huile de vidange. Le premier théoricien de la construction en terre est l'architecte et entrepreneur lyonnais François Cointeraux (1740-1830). Il est l'auteur d'une cinquantaine d'ouvrages consacrés à la rationalisation des procédés ancestraux, qui eurent un fort retentissement à l'étranger (certains furent traduits en cinq langues). Ce n'est que vers 1920 que reprirent en Australie, avec G. F. Middleton, ainsi qu'aux États-Unis, sous l'égide de centres de recherches universitaires, agronomiques et militaires, les études systématiques en vue de perfectionner les caractéristiques mécaniques et la durabilité du matériau. Elles avaient pour but la construction à bon marché de bâtiments, de routes, de pistes d'aviation et même de canaux d'irrigation. Elles donnèrent lieu, dans le sud-ouest des États-Unis, à une renaissance architecturale de l'adobe. Ces recherches, poursuivies sans interruption dans plusieurs pays industriels et du Tiers-Monde, ont fourni de remarquables résultats. Les dosages les plus efficaces sont aujourd'hui parfaitement connus. On a aussi mis en relief l'importance du compactage : soumis à une forte pression mécanique, le mélange devient beaucoup plus résistant et plus stable ; aussi plusieurs machines (à main ou pneumatiques) capables d'exercer des pressions bien plus fortes que les outils traditionnels ont-elles été mises au point. Depuis 1970, la recherche technologique européenne et la formation sont principalement le fait du groupe français CRATerre, installé à Grenoble.

Mise en œuvre

Des quatre techniques qui coexistent, trois utilisent le béton de terre seul, l'une l'associe au bois.

Le modelage est probablement la plus ancienne technique. Elle consiste à entasser, comme le font les sculpteurs, des boules de terre humide qui se collent, puis à lisser le tout jusqu'à obtenir la forme désirée. Cette technique peut s'appliquer à l'ensemble de la construction ou seulement aux enduits.

Pour former un clayonnage, on construit d'abord une ossature de bois, puis on colmate les vides avec du béton de terre. Cette méthode est au principe des architectures à «  colombage », aujourd'hui abandonnées, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Grande-Bretagne, de la moitié nord de la France. Elle est encore fort répandue dans le Tiers-Monde.

Pour obtenir une maçonnerie de parpaings, on moule, puis on fait sécher au soleil des blocs parallélépipédiques. Aujourd'hui, les parpaings, stabilisés au ciment ou aux dérivés de l'asphalte, moulés dans une presse développant 50 kg/cm2, maçonnés au mortier de ciment et non plus à la terre, sont utilisés à grande échelle dans certaines régions, Amérique du Sud et Afrique d'expression anglaise principalement. Dans les pays pauvres, cette amélioration a néanmoins trois inconvénients : le montage des murs et des piliers nécessite une main-d'œuvre qualifiée relativement nombreuse, l'exécution des joints exige une grande quantité de ciment, enfin la résistance des parpaings, obtenue par la stabilisation du béton de terre, entraîne[...]

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Shibam (Yémen) - crédits : Ben Edwards/ The Image Bank/ Getty Images

Shibam (Yémen)

Mosquée de Djingareyber, Tombouctou - crédits : Insights/ Universal Images Group/ Getty Images

Mosquée de Djingareyber, Tombouctou

Architecture de terre, Mauritanie - crédits : De Agostini/ Getty Images

Architecture de terre, Mauritanie

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