- 1. Montmartre : deux chantiers fondateurs
- 2. Reconstruire autrement
- 3. Notre-Dame du Raincy
- 4. Le renouveau du plan centré
- 5. Foyers régionaux
- 6. La mosquée de Paris
- 7. Les Chantiers du Cardinal
- 8. L'appel aux « grands »
- 9. Formes nouvelles
- 10. Le retrait des architectes
- 11. Un regain monumental
- 12. Bibliographie
ARCHITECTURE RELIGIEUSE AU XXe SIÈCLE, France
Le renouveau du plan centré
Au débat sur les matériaux de construction s'ajoute en effet, au sortir de la Première Guerre mondiale, une intense réflexion sur la question du modèle. En 1913, l'architecte rémois Alphonse Gosset publiait, dans la revue L'Architecture, une série d'articles intitulée « De l'esthétique des églises ». Sous couvert d'étude historique, son ambition était bel et bien de démontrer l'obsolescence du plan basilical, dont toutes les adaptations avaient été selon lui épuisées ; en revanche, l'église à plan centré, coiffée d'une majestueuse coupole – Sainte-Sophie de Constantinople en est le plus célèbre exemple – rend la célébration des offices « plus grandiose, rapproche les fidèles » ; c'est, de surcroît, la disposition « la plus chrétienne, celle issue du sermon sur la montagne » ; enfin, « les voûtes sphériques sont les plus simples, les plus résistantes, les plus faciles à construire ». Gosset se voyait d'ailleurs conforté dans sa position par des réalisations contemporaines : l'église Saint-François à Saint-Étienne, par Noulin-Lespès (1910), de même que Saint-Louis de Vincennes, par Jacques Droz et Joseph Marrast (1913), et Saint-Dominique à Paris par Georges Gaudibert (1912-1921), témoignaient d'un regain d'intérêt pour l'architecture chrétienne d'Orient, qui ne fera que croître pendant l'entre-deux-guerres. Outre la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux (Calvados), élevée par Louis-Marie Cordonnier, Saint-Chrysole de Comines (Maurice Storez et Dom Bellot) et Saint-Martin à Hénin-Beaumont (Maurice Boutterin), dans le Nord, sont deux exemples parmi les plus imposants et les plus spectaculaires de cette tendance.
Une telle évolution tend alors à rapprocher l'église catholique des temples protestants, où l'unité spirituelle qui lie les fidèles est l'une des composantes fondamentales du projet. Pour autant, loin de s'inspirer des exemples allemands d'Otto Bartning et de Dominikus Bœhm, les architectes français, tels Charles Letrosne à Reims (1912) ou Charles Wulffleff et Verrey au temple protestant d'Auteuil (1933), ont privilégié un plan basilical.
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Écrit par
- Simon TEXIER : professeur, université de Picardie Jules-Verne
Classification
Médias
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