ARCHITECTURE (Thèmes généraux) Architecture et société
L'architecture au risque de la communication
La monotonie de l'urbanisme moderne, le caractère inhumain de certaines de ses réalisations ne tardent pas à faire l'objet de critiques sévères. Dans les années 1960-1970, deux directions se font jour pour sortir de cette crise des rapports entre architecture et société. Tandis que certains architectes demeurent animés d'un optimisme technologique sans faille et que l'on voit se multiplier les projets de mégastructures et de « villes cybernétiques », ou plus simplement de grandes opérations dont les formes rompent avec les canons du Mouvement moderne, les partisans d'un urbanisme et d'une architecture respectueux des modes de constitution de la ville ancienne enrôlent également de nombreux hommes de l'art sous leur bannière. Au milieu des années 1970, la récession économique va donner pour un temps l'avantage aux seconds sur les premiers, la taille décroissante des programmes s'accordant assez naturellement avec des doctrines qui érigent la modestie au rang de vertu cardinale de l'architecture. Le changement de conjoncture aidant, il semble que l'on assiste aujourd'hui au retour d'une conception plus volontariste de l'urbanisme et de l'architecture, sans que ce retour s'accompagne pour l'instant d'un renouvellement notable de la réflexion sur les rapports entre société et processus d'édification. Cette lacune est provisoirement comblée par un ensemble de discours sur la communication qui tend à transformer l'architecture en un média au service des politiques de l'État, des collectivités locales ou des grands groupes industriels. L'accent mis sur la communication va de pair avec une recherche de la monumentalité qui se contente parfois de manipuler des symboles voyants, comme pour mieux faire oublier les mouvements de rationalisation qu'enregistre la production quotidienne du bâti, la rendant de moins en moins perméable à l'architecture. Les risques que comporte cette nouvelle situation peuvent sans doute être conjurés. Mais il faut pour cela redéfinir les enjeux sociaux de la discipline architecturale au moment où les grands idéaux communautaires donnent des signes de faiblesse de plus en plus évidents.
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Écrit par
- Antoine PICON : professeur d'histoire de l'architecture et des techniques à la Graduate school of design de l'université Harvard, Cambridge, Massachusetts (États-Unis)
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