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ARCHITECTURE (Thèmes généraux) L'architecte

La formation et la profession d'architecte depuis 1914

De 1914 à 1940

Le marasme de la construction

Pendant le temps où les architectes étaient préparés à construire des palais, la majorité d'entre eux n'avaient pas même à construire des maisons. La cité d'habitations à bon marché confiée par un office public départemental ou la villa de quelque importance constituaient un événement dans la carrière de l'architecte provincial.

Une fois achevée la reconstruction qui occupa les années vingt, la période de l'entre-deux-guerres se caractérise en effet par la grande misère de la construction, en particulier en matière de logements. Les lois sur les loyers, toutes défavorables aux propriétaires, ont détourné l'épargne privée de la construction de logements, aux loyers dépréciés. Le relais fut très insuffisamment assuré par l'État avec la loi Loucheur, en 1928, qui favorisait l'accession à la propriété individuelle.

La pénurie de la construction allait de pair avec la carence des équipements et l'anarchie des extensions urbaines. En dépit de la loi Cornudet de 1919 concernant l'aménagement, l'embellissement et l'extension des villes, les lotisseurs se souciaient peu des effets néfastes de leurs spéculations, et les banlieues ouvrières croissaient de manière désordonnée, sans équipements scolaires, hospitaliers et administratifs.

De nombreuses constructions réalisées entre les deux guerres bénéficient désormais d'un regain d'intérêt. Néanmoins, on a peu construit pendant cette période et beaucoup de ce qui fut fait échappa aux architectes.

La formation et la consécration des architectes : le système académique

L'enseignement : l'École des beaux-arts

L'enseignement « Beaux-Arts » est de type charismatique et vise à faire éclore le don que chaque élu porte en lui. Il s'appuie sur la transmission par osmose, du maître à l'élève et de l'ancien au nouveau, non seulement d'un savoir théorique et pratique, mais d'un ensemble de valeurs. L'atelier est la structure de base de cet enseignement, le folklore en est l'accompagnement. Les rites de passage, l'argot d'école sont partie intégrante de cette pédagogie d'initiation, comme, d'une autre manière, le cycle d'épreuves du prix de Rome. L'École, disent les plus anciens élèves, ce sont « les plus belles années de la vie ». Mais ils disent aussi : l'École n'est rien (tant il est vrai que « le talent et le génie, en matière artistique, ce sont des dons avant d'être des études ») et l'École est tout (puisqu'elle est le lieu d'inculcation de la « manière d'être » architecte). Cette « manière d'être » implique une sensibilité qui est à la fois celle de l'artiste et celle de l'humaniste. Elle suppose une vocation (associée au don) et une mission à finalité humaine (comparable à celle du médecin).

Il est aisé de rappeler les lacunes et les anachronismes de cet enseignement hérité d'un autre âge. Les cours théoriques étaient peu nombreux, souvent peu suivis, les enseignements techniques inadaptés aux exigences de la construction moderne. Plus grave encore, l'architecture demeurait séparée de l' urbanisme, ignoré à l'École des beaux-arts. Cet aspect du « mal français », repérable dans l'anarchie des lotissements de banlieue de l'avant-guerre, est allé s'accentuant avec l'« urbanisme quantitatif » de l'après-guerre. Les sciences économiques et sociales furent absentes, elles aussi, et jusque dans les années soixante, de la formation des architectes. Le « manque de réalisme » de cette formation a été ressenti et souligné par bien des architectes.

La dominante de l'enseignement était artistique. Sur le caractère « routinisé[...]

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de sciences sociales et docteur en sociologie, chercheur au C.N.R.S. (Centre de sociologie des arts), enseignant à l'École des hautes études en sciences sociales et à l'Institut d'études politiques de Sciences Po Paris
  • : professeur d'histoire de l'art du Moyen Âge à l'université de Paris-X et au Centre d'études supérieures de civilisation médiévale de Poitiers
  • : membre de l'Institut
  • : directrice de recherche émérite au CNRS
  • : professeur à l'université de Paris-I-Sorbonne, directeur du centre Ledoux

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Médias

L'architecte Senenmout tenant la princesse Neferourê - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

L'architecte Senenmout tenant la princesse Neferourê

Temple de Deir el-Bahari - crédits : G. Sioen/ De Agostini/ Getty Images

Temple de Deir el-Bahari

Priène - crédits : G. Sioen/ De Agostini/ Getty Images

Priène

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