FRANKLIN ARETHA (1942-2018)
À la fin des années 1950 et au début des années 1960, des musiciens afro-américains tels que Ray Charles, James Brown, Sam Cooke, Solomon Burke, Otis Redding, Wilson Pickett et Curtis Mayfield opèrent une synthèse des éléments vocaux et instrumentaux du gospel, du blues et du rhythm and blues. Ils créent ainsi un nouveau genre, la soul music, qui va trouver son plein épanouissement avec Aretha Franklin, « Queen of soul », dont Natural Woman et Respect, enregistrés en 1967, demeurent emblématiques de cette « musique de l'âme ». Par son extraordinaire maîtrise vocale et pianistique, l'influence d'Aretha Franklin va être considérable sur le développement de la soul music.
Les années de recherche
Aretha Franklin naît le 25 mars 1942 à Memphis, dans le Tennessee. Sa mère, Barbara, est chanteuse de gospel et pianiste. Son père, Clarence L. Franklin, qui préside la New Bethel Baptist Church de Detroit, dans le Michigan, est un pasteur dont l'influence s'étend à l'ensemble des États-Unis. Lui-même chanteur, il est réputé pour ses sermons brillants, dont un grand nombre ont été enregistrés par Chess Records.
Aretha Franklin a six ans lorsque ses parents se séparent ; elle reste avec son père à Detroit. Sa mère meurt quatre ans plus tard. Adolescente, Aretha chante des gospels avec son père dans les grandes villes américaines, et ne tarde pas à être reconnue comme un prodige vocal. La personne qui l'influence le plus, Clara Ward, membre des Ward Singers, est une amie de la famille. De grands interprètes de gospels de l'époque – Mahalia Jackson, Albertina Walker et Jackie Verdell – vont également contribuer à façonner le style de la jeune Aretha Franklin. Son album The Gospel Sound of Aretha Franklin (1956) restitue l'électricité de ses prestations.
À dix-huit ans, avec la bénédiction de son père, elle passe de la musique sacrée à la musique profane. Elle s'installe à New York, où John Hammond, producteur de Columbia Records – c'est lui qui a découvert Count Basie et Billie Holiday, notamment –, l'engage par contrat et supervise des séances d'enregistrement qui la mettent en valeur dans la veine blues-jazz. Parmi ces premières sessions, Today I Sing the Blues (1960) reste un classique. Mais, alors que ses collègues de Detroit qui enregistrent sous le label Motown – Marvin Gaye, The Supremes, Stevie Wonder, The Temptations, The Four Tops, Junior Walker... – accumulent les succès, Aretha Franklin cherche encore sa voie. Columbia la confie à divers producteurs qui la lancent à la fois sur le marché des adultes (If Ever You ShouldLeave Me, 1963) et sur celui des adolescents (Soulville, 1964). Au lieu de se concentrer sur un genre particulier, elle chante tout, des ballades de Broadway au rhythm and blues destiné à la jeunesse. Les critiques reconnaissent son talent, mais le public reste réservé jusqu'en 1966, lorsqu'elle passe chez Atlantic Records, dont le producteur Jerry Wexler va l’aider à se forger sa propre identité musicale.
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Écrit par
- David RITZ : écrivain, journaliste
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Média
Autres références
-
NEGRO SPIRITUAL ET GOSPEL
- Écrit par Denis Constant MARTIN
- 3 176 mots
- 3 médias
...devenir la première idole de cette « musique de l'âme » séculière. Wilson Pickett, lui, venait des Violinaires (un des plus jeunes des grands quartettes) et Aretha Franklin, sortie du chœur dirigé par son père, le révérend C. L. Franklin, donne le meilleur de son talent dans le répertoire religieux....