ARIANISME
La réaction homéousienne
Mais, en Orient, un tiers parti se développait qui entendait affirmer l'unité de substance tout en continuant à distinguer les trois hypostases divines : le Père et le Fils sont semblables en toutes choses et notamment quant à la substance, ὁμοιούσιος ; d'autres se contentaient d'affirmer une similitude non définie. Ces derniers triomphèrent grâce à l'appui de l'empereur : le 22 mai 359, une profession de foi fut publiée qui définissait le Fils comme ὅμοιος au Père, semblable à lui, mais sans préciser que cette similitude s'attache à la substance ni à l'essence même de Dieu : la similitude n'est donc qu'extérieure. Ce credo daté fut, à la suite de manœuvres habiles, ratifié par deux conciles parallèles, l'un d'Occidentaux, à Rimini, l'autre d'Orientaux, à Séleucie. Et l'empereur Constance II inaugura son consulat, le 1er janvier 360, en proclamant l'unité de foi dans tout l'Empire romain. Pour peu de temps, car il allait mourir bientôt. Mais c'est la doctrine de l'homéisme qui sera prêchée par Wulfila aux peuples germaniques qui, un demi-siècle plus tard, envahiront l'Occident romain et répandront cet arianisme mitigé, alors qu'il était définitivement condamné et mort en Orient.
Le premier soin de Julien, le nouvel empereur – qui s'affirme païen malgré une enfance chrétienne – fut de rétablir une liberté religieuse qui fit éclater l'unité de foi si péniblement obtenue. Une période d'active fermentation doctrinale s'ouvrit alors, qui allait permettre l'élaboration d'une nouvelle orthodoxie trinitaire. Mais avant d'examiner quelle fut la conclusion apportée officiellement à ces soixante années de controverses, il convient d'examiner la phase la plus extrême de la recherche doctrinale, celle de l'anoméisme.
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Écrit par
- Michel MESLIN : professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne, directeur de l'Institut de recherches pour l'étude des religions
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