Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CUVILLIER ARMAND (1887-1973)

Armand Cuvillier entre à l'École normale supérieure en 1908. Agrégé en 1919, il est avant tout un professeur et enseigne la philosophie à Montluçon, à Bourges, à Laon, à Strasbourg, puis à Paris (lycée Chaptal, lycée Voltaire, enfin Louis-le-Grand). En même temps, il occupe une chaire à la Sorbonne de 1945 à 1953. C'est alors qu'il dirige la Petite Bibliothèque sociologique internationale.

Cuvillier est philosophe dans la mesure même où il enseigne la philosophie, et toute sa recherche paraît intimement liée à sa tâche d'enseignement, C'est la raison pour laquelle il publie le célèbre Manuel philosophique, ouvrage de base des lycées français à partir de 1927. Ce manuel, refondu en 1950 en un précis divisé, selon le programme, en Connaissance et Action, fut utilisé jusqu'au moment où l'ensemble du corps enseignant prit conscience de l'incompatibilité entre le manuel, qui fournit des résultats, et l'interrogation philosophique, qui suppose l'analyse des processus et la mise en place des concepts.

Chrétien et rationaliste, marqué par la lecture de Renan, Cuvillier s'intéresse néanmoins au problème de la philosophie chrétienne et publie un Essai sur la mystique de Malebranche (1954). Sa sympathie pour la tradition augustinienne est nettement marquée dans son manuel où les noms d'Aristote et de Thomas d'Aquin sont tout juste prononcés. Sociologue, il a publié, outre une Introduction à la sociologie traduite en plusieurs langues, un recueil de textes choisis de Proudhon. Sa présentation de l'auteur tend à montrer le caractère religieux du socialisme français du xixe siècle, où l'idée d'humanité joue le rôle d'une transcendance par rapport à l'individu comme par rapport à la communauté.

— Marie-Odile MÉTRAL-STIKER

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification