DEPERDUSSIN ARMAND (1864-1924)
Trahison et déchéance
Accablé de dettes, accusé de s’être livré à des spéculations hasardeuses, condamné pour des opérations frauduleuses qu’il nie d’abord, avant de les reconnaître, Armand Deperdussin doit renoncer à son entreprise, mise en faillite et qu’il doit vendre à Blériot Aéronautique en 1914. Louis Blériot (1872-1936) conserve à l’entreprise le nom de SPAD, signifiant désormais Société pour l’aviation et ses dérivés. Blériot Aéronautique et la SPAD fusionneront en 1921 pour devenir Blériot-SPAD.
Malgré le soutien unanime de ses collaborateurs et leurs témoignages favorables lors du procès devant les assises de la Seine, Armand Deperdussin est condamné le 30 mars 1917, à quatre ans d’emprisonnement. Il en sort, brisé, en 1921. La partie adverse devait disposer d’appuis très puissants en haut lieu car rien n’y fit, pas même le témoignage de Védrines lors du procès : « Messieurs, si nous possédons aujourd’hui un avion de chasse, c’est grâce à lui », clame-t-il en désignant Deperdussin. Il est vrai que ses appareils ne pouvaient qu’intéresser l’armée de l’air en raison de leur vitesse. On peut citer le SPAD VII et, surtout, son successeur, le SPAD XIII. Ce dernier, mis en service en 1917 et produit à plus de 8 000 exemplaires, sera utilisé par des as comme Georges Guynemer (1894-1917), Charles Nungesser (1892-1927), René Fonck (1894-1953), Jean Chaput (1893-1918), Francesco Baracca (1888-1918) ou encore Eddie Rickenbacker (1890-1973).
Le 9 juin 1924, miné par une faillite retentissante – après avoir connu une réussite fulgurante et suscité bien des rivalités, voire des jalousies –, ruiné, vieilli et fatigué, Armand Deperdussin se tire une balle dans la tête dans un hôtel de la rue Saint-Lazare. Transporté à l’hôpital Lariboisière, il y meurt le 11 juin 1924. Il repose au cimetière parisien des Batignolles.
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Écrit par
- Bernard MARCK : historien de l'aviation, membre de l'Académie de l'air et de l'espace
Classification
Média
Autres références
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AVIATION - Histoire de l'aviation
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Edmond PETIT et Pierre SPARACO
- 10 106 mots
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L'Exposition de 1912 réservait une surprise à ses visiteurs : un monoplan construit par Deperdussin présentait pour la première fois la formule « monocoque » (rigidité de la coque obtenue par le seul revêtement) qui allait permettre un important gain de place. De plus, cette trouvaille allait faire...