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DIAZ ARMANDO (1861-1928)

Colonel d'infanterie en 1910, Diaz prend part à la guerre de Libye, où il est blessé. Il devient secrétaire du général Pollio, chef de l'état-major général ; à la mort de ce dernier, il collabore avec le nouveau généralissime, Cadorna, pour préparer la mobilisation de l'armée italienne. Lors de l'intervention de l'Italie aux côtés de l'Entente, il demeure chef de la section des opérations à l'état-major général.

Au lendemain de la rupture du front italien par les Austro-Allemands à Caporetto (1917), il opère, avec la IIIe armée du duc Emmanuel-Philibert d'Aoste, une retraite en bon ordre.

Le nouveau président du Conseil, Orlando, relève Cadorna de son commandement, et c'est Diaz qui est appelé à cette fonction. Le choix d'Orlando va se révéler heureux. Diaz exécute le plan d'arrêt de la retraite, conçu par Cadorna avant sa disgrâce, de résistance à outrance sur la ligne Monte-Grappa-Piave.

Au cours de l'hiver 1917-1918, il se cantonna dans une défensive prudente et s'employa à reconstituer la force offensive et le moral de l'armée. Il déploya, dans cette tâche, des qualités qui le font apparaître comme l'antithèse de son prédécesseur. Il s'efforce d'humaniser la condition du soldat, améliorant la vie matérielle de la troupe, combattant la propagande pacifiste. Étayée par l'effort économique et industriel du pays, l'armée reprend confiance. Avec l'aide de ses sous-chefs d'état-major, Badoglio et Giardino, Diaz la dote d'un armement abondant et établit un dispositif stratégique en profondeur. Il s'efforce d'insérer étroitement dans l'effort de guerre commun une participation italienne qui avait été, jusque-là, très jalouse de son autonomie. L'armée reçoit des fournitures alliées et une collaboration s'instaure.

Cette liaison, plus étroite avec la France et l'Angleterre, ne va pas sans difficultés et Diaz ne bénéficie pas des renforts militaires américains. L'Italie avait repoussé les instances françaises demandant un commandement suprême confié à Foch, de crainte que le front transalpin ne fût sacrifié. À la Conférence d'Abbeville, Orlando et Sonnino acceptent que Foch exerce, en Italie, des « pouvoirs de coordination » sur le théâtre italien des opérations. En mars 1918, lors de l'offensive allemande, Diaz avait dû transférer en France deux divisions italiennes ; en mai, Foch le pressa de lancer une offensive, pour soulager le front français ; mais Diaz refusa, dans la prévision d'une grande attaque autrichienne qui débuta effectivement le 15 juin. Après des insuccès initiaux, l'armée italienne refoula l'ennemi. Foch exhorta en vain Diaz à exploiter ce succès. Vivement critiqué par les Alliés, cet « attentisme » créa une crise, et Orlando envisagea le remplacement du commandant en chef, sauvé de la destitution par le soutien de Nitti. Diaz, imbu d'une conception stratégique défensive, hanté par les échecs de Cadorna et porté à surestimer la puissance militaire autrichienne, attaqua enfin. La prise de Vittorio-Veneto marquait le début de la débandade autrichienne. Diaz, couvert d'éloges excessifs, demeura un peu à l'écart, au lendemain de la paix, malgré ses liens avec Nitti. Ses convictions nationalistes et son hostilité aux politiciens dénoncés par D'Annunzio et Mussolini comme responsables de la « victoire mutilée » le rapprochèrent du fascisme naissant. Ainsi que beaucoup d'autres chefs militaires, il donna sa caution à la dictature. À la veille de la marche sur Rome, il semble avoir assuré le roi de la fidélité de l'armée, mais aussi l'avoir dissuadé de la mettre à l'épreuve en lui donnant l'ordre de marcher contre les Chemises noires. Lors de la constitution de son premier gouvernement (1922), Mussolini[...]

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    Vittorio Emanuele Orlando forme un gouvernement énergique, et Armando Diaz, le nouveau généralissime, reconstitue l'armée qui passe à l'offensive, le 24 octobre 1918. Le 3 novembre, les Autrichiens, après une tenace résistance, malgré la désagrégation intérieure de l'Empire, signent l'armistice. L'Italie...