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ARMÉE ROUGE JAPONAISE

Issue d'une scission de la Ligue communiste, principale organisation d'extrême gauche japonaise, l'Armée rouge est créée en 1969. Face aux lois contre l'activité subversive et aux arrestations opérées par la police, elle fait de l'affrontement violent avec l'État, indépendamment des luttes économiques de masse, le catalyseur de la situation politique. L'objectif misé est l'ouverture d'un front de guerre civile au Japon. Organisation clandestine et militarisée, l'Armée rouge s'est signalée par une « justice » interne qui, appliquée en 1970 à certains de ses membres — des éléments déviants sont exposés au début de l'année à mourir de froid dans la montagne —, horrifie l'opinion publique ; son « école » militaire installée dans la montagne est investie en avril 1970 par la police. En outre, elle se fait connaître par des actions terroristes, en particulier le détournement d'un avion de la Japan Airlines vers la Corée du Nord en 1970 et, mis au point de concert avec le Front populaire de libération de la Palestine, le mitraillage de l'aéroport de Tel-Aviv en 1972. Mais la répression et les dissensions internes portèrent de sérieux coups à l'Armée rouge, très isolée au Japon. Dès la fin de 1972, elle entre dans une phase d'effritement.

On reparle toutefois de l'Armée rouge en 1974 lorsqu'un de ses membres détenu en France est libéré par suite d'une prise d'otages à l'ambassade de ce pays à La Haye.

— Yugi SATO

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