ARMÉNIE
Nom officiel | République d'Arménie (AM) |
Chef de l'État | Vahagn Khachaturyan (depuis le 13 mars 2022) |
Chef du gouvernement | Nikol Pachinian (depuis le 8 mai 2018) |
Capitale | Erevan |
Langue officielle | Arménien |
Unité monétaire | Dram (AMD) |
Population (estim.) |
3 009 000 (2024) |
Superficie |
29 743 km²
|
La diaspora arménienne
Les destinations de la diaspora
Sur environ 7 millions d'Arméniens, près de la moitié vit en diaspora. Survivants des massacres de 1894 et 1915, rescapés des guerres de 1917-1921, ils se sont fixés essentiellement au Moyen-Orient et en France. C'est au Moyen-Orient qu'ils ont conservé leur cohésion grâce à leurs institutions calquées sur la Constitution nationale arménienne instituée dans l'Empire ottoman en 1863 (assemblée diocésaine assistée de conseils exécutifs laïque et religieux). Cependant, depuis 1975, ils quittent en grand nombre la région. Les troubles du Liban et la guerre Iran-Irak ont fait fondre de moitié ces importantes communautés. En Turquie, beaucoup sont partis d'Istanbul durant la guerre civile larvée des années 1976-1980. Il en reste tout de même 45 000, vivant dans des conditions précaires du fait de certains décrets turcs discriminatoires. Quant à l'Anatolie, ils y seraient encore quelques milliers (de 2 000 à 5 000), pour la plupart islamisés, turquisés ou kurdisés. La majorité de ces Arméniens de la deuxième émigration gagnent la Californie ou le Canada. L'Amérique est devenue la première région de diaspora, avec plus d'un million d'Arméniens contre moins d'un demi-million en Europe et seulement 300 000 environ au Moyen-Orient.
Avec la crise économique et sociale qui perdure, ainsi qu'avec les violences politiques, le manque de démocratie et une corruption massive, près de 300 000 Arméniens auraient quitté la jeune République pour la Russie, les États-Unis, le Canada et la France. Sur les 80 000 Arméniens qui vivaient en Syrie avant le début de la guerre civile au printemps de 2011, 20 000 ont définitivement quitté le pays. En 2012-2013, 7 000 Arméniens de Syrie ont rejoint la « mère patrie ». Les communautés arméniennes du Moyen- Orient sont en train de disparaître les unes après les autres.
Les luttes politiques pour la question arménienne
Les partis traditionnels continuent leur travail en diaspora. Le parti Dachnak est le plus puissant et le moins soviétophile. Le parti Hentchak social-démocrate est complètement aligné sur Erevan ainsi que le petit parti Ramgavar, qui contrôle la puissante Union générale arménienne de bienfaisance (U.G.A.B.). Avec les communistes arméniens de la diaspora, ils forment un front commun contre les Dachnaks. Cependant, le bouleversement des années 1987-1988 en Arménie soviétique a conduit à certaines remises en cause. Parallèlement à ces partis traditionnels, la lutte armée et le terrorisme ont entraîné la création de groupes de sympathisants. Minorité agissante et virulente, ces Mouvements populaires arméniens ont connu leur heure de gloire en Europe occidentale et au Canada de 1978 à 1983.
Mais c'est sans conteste le terrorisme qui a fait sortir de l'oubli la question arménienne. Entre 1975 et 1985, près de 160 attentats d'origine arménienne ont été authentifiés. 54 % d'entre eux visaient des intérêts turcs : assassinats de diplomates, bombes contre les offices de tourisme et de compagnies aériennes, actions de commando à Istanbul et à Ankara. En revanche, seulement 7 % ont été perpétrés sur le sol turc. Vingt-trois pays différents en ont été victimes, dont la France avec 22 % des attentats, suivie de la Suisse avec 11 % et du Liban avec 10 %.
Les trois principales organisations combattantes sont la Nouvelle Résistance arménienne (N.R.A.), les Commandos des justiciers du génocide arménien (C.J.G.A.) et l'Armée secrète arménienne pour la libération de l'Arménie ( A.S.A.L.A.). La N.R.A. signe son premier attentat à Paris le 15 mai 1977 et son dernier à Luxembourg le 28 février 1983. Ses militants seraient de jeunes Arméniens européens issus de l'extrême gauche maoïste et tiers-mondiste. Antisoviétique, elle a refusé le terrorisme aveugle et a préféré[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre ALEM : ancien élève de l'École polytechnique
- Françoise ARDILLIER-CARRAS : agrégée en géographie, professeur des Universités
- Christophe CHICLET
: docteur en histoire du
xx e siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revueConfluences Méditerranée - Sirarpie DER NERSESSIAN : professeur honoraire à Dumbarton Oaks University, Harvard, Cambridge, Massachusetts
- Kegham FENERDJIAN : homme de lettres
- Marguerite LEUWERS-HALADJIAN : écrivain
- Kegham TOROSSIAN : membre du conseil du diocèse de l'Eglise apostolique arménienne de France
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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