ARMÉNIE
Nom officiel | République d'Arménie (AM) |
Chef de l'État | Vahagn Khachaturyan (depuis le 13 mars 2022) |
Chef du gouvernement | Nikol Pachinian (depuis le 8 mai 2018) |
Capitale | Erevan |
Langue officielle | Arménien |
Unité monétaire | Dram (AMD) |
Population (estim.) |
3 009 000 (2024) |
Superficie |
29 743 km²
|
Langue, musique et littérature
Langue et musique
L'arménien est l'une des langues indo-européennes qui ont le mieux conservé le système de déclinaisons primitif. Il n'est devenu langue écrite qu'au début du ve siècle, avec l'invention de l'alphabet arménien par Mesrob Machtotz ; cette forme écrite a pris le nom de grabar ; à côté d'elle s'est développée une langue populaire, moyen arménien à partir du xe siècle, asxarabaraprès le xvie. Le grabar conserva néanmoins sa primauté jusqu'à ce que le grand écrivain Abovian ait, au xixe siècle, consacré l'usage littéraire de l'arménien populaire. À la fin de ce siècle, la langue se divise en deux branches ; parlé en Russie et, aujourd'hui, en Arménie soviétique, l'arménien oriental est une langue harmonieuse, mais que les emprunts au vocabulaire russe et une simplification abusive de l'orthographe ont quelque peu éloigné de son caractère original ; parlé dans la « diaspora », l'arménien occidental est l'héritier direct du grabar et de l'asxarabar.
La musique arménienne nous est surtout connue par ses extraordinaires chants sacrés que sont les Charakans. Une musique profane, inspirée de thèmes folkloriques, est apparue en Arménie soviétique avec Aram Khatchatourian.
Littérature ancienne
Terre de massacres et d'invasions, l'Arménie a toujours cherché par la voie de sa littérature à fortifier son unité menacée et à affirmer le sentiment de l'originalité de son peuple. D'origine antique et préchrétienne, la culture a été favorisée par une histoire millénaire. Les traductions de la Bible, en des manuscrits qu'embellit un art original de la miniature, restent les fondations vénérables d'une littérature animée d'un souffle religieux.
Grâce à l'extrême variété de ses sonorités, à l'ampleur du rythme que scande un fort accent tonique, à la musicalité de sa modulation, la langue arménienne se coule d'elle-même dans un moule poétique. Les troubadours, les achoughs, ont su mettre en valeur les multiples richesses de cette langue et toucher la sensibilité d'un peuple entier.
Plus les plaies de l'Arménie devenaient douloureuses, plus on demandait aux mots de consoler des trahisons du réel. La littérature s'est faite épique. Mais, à côté de la lamentation, de tant de textes écrits avec le sang des martyrs, subsistent, dans les lettres arméniennes, les témoignages d'un peuple qui lutte héroïquement contre la mort et qu'anime une religiosité foncière, longtemps chrétienne. C'est de cette alliance entre un esprit religieux et un comportement combatif qu'est née la grande littérature arménienne du xe siècle. Cette époque créatrice symbolise le pur esprit arménien, fervent et vigoureux, ivre d'une poésie qui proclame l'acharnement à vivre. Poésie de la terre morte mais éternellement ressuscitée : telle apparaît la littérature arménienne, dans sa marche semée d'obstacles qui, surmontés, régénèrent son esprit créateur.
Les origines
C'est au début du ve siècle que naît la littérature arménienne écrite, après le partage entre l'Empire romain et la Perse. Des gouverneurs administraient la partie romaine tandis que la vieille dynastie arsacide d'Arménie continuait à régner, sous l'obédience du Roi des rois, dans la partie persane, la plus étendue.
Un siècle auparavant, l'Arménie s'était convertie au christianisme, mais les vieilles croyances et les pratiques païennes restaient vivaces dans la population ; la nouvelle religion était loin en effet d'avoir pénétré dans les masses et même dans les classes dirigeantes. Il n'existait pas de système d'écriture arménien. C'est en syriaque et en grec que le culte était célébré et qu'étaient traduits les livres[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre ALEM : ancien élève de l'École polytechnique
- Françoise ARDILLIER-CARRAS : agrégée en géographie, professeur des Universités
- Christophe CHICLET
: docteur en histoire du
xx e siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revueConfluences Méditerranée - Sirarpie DER NERSESSIAN : professeur honoraire à Dumbarton Oaks University, Harvard, Cambridge, Massachusetts
- Kegham FENERDJIAN : homme de lettres
- Marguerite LEUWERS-HALADJIAN : écrivain
- Kegham TOROSSIAN : membre du conseil du diocèse de l'Eglise apostolique arménienne de France
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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