ARMÉNIE
Nom officiel | République d'Arménie (AM) |
Chef de l'État | Vahagn Khachaturyan (depuis le 13 mars 2022) |
Chef du gouvernement | Nikol Pachinian (depuis le 8 mai 2018) |
Capitale | Erevan |
Langue officielle | Arménien |
Unité monétaire | Dram (AMD) |
Population (estim.) |
3 009 000 (2024) |
Superficie |
29 743 km²
|
L'art arménien
Les tribus indo-européennes venues du haut plateau anatolien se trouvaient, de par la situation géographique du pays, placées entre deux domaines culturels différents : d'une part les civilisations asiatiques, d'autre part les civilisations méditerranéennes, qui jouèrent, mais à des degrés divers, un rôle dans le développement de l'Arménie.
Les fouilles n'ont encore mis au jour ni monuments ni œuvres d'art des siècles qui suivirent l'installation des Arméniens ; il n'est guère possible, dès lors, de déterminer ce que la tradition arménienne a pu conserver de l'art ouartien, ni de saisir quels ont pu être les apports de l'art achéménide. Avec les conquêtes d'Alexandre, l'Arménie entre dans l'orbite du monde hellénistique dont l'influence se maintient pendant longtemps. La ville de Tigranocerte, fondée par Tigrane II au ier siècle avant Jésus-Christ au moment de la plus grande expansion de l'Arménie, était un centre de culture grecque où des acteurs grecs jouaient des pièces d'Euripide ; le roi Artavazd II, fils de Tigrane, était réputé pour les tragédies et les récits qu'il avait lui-même composés. Au dire de Moïse de Khorène, des statues de divinités importées de Grèce ornaient quelques-uns des temples arméniens, et le seul fragment connu à ce jour, la tête d'une statue de déesse découverte à Erzinjian (l'ancienne Erez), est effectivement une œuvre grecque. Non loin d'Erevan, le temple de Garni, dont les ruines sont conservées, est un temple périptère de type hellénistique et, au palais de Garni, sur la mosaïque formant le pavement du bain, les divinités marines de la mythologie grecque sont désignées par des inscriptions grecques.
Pour autant qu'on puisse en juger par ces quelques vestiges, un art de caractère national ne commença à se former qu'après cette période, et c'est tout particulièrement dans le domaine de l'architecture que cette individualité s'est le mieux exprimée.
Les œuvres artistiques appartiennent à deux périodes distinctes : la première va du début de la conversion au christianisme jusqu'aux années qui suivent la conquête arabe (640) ; mais, en fait, les monuments conservés ne sont guère antérieurs au ve siècle ; la seconde période comprend des monuments qui s'échelonnent de 885 (l'Arménie recouvre son indépendance avec l'accession au trône du roi Achot Ier) à la fin du xive siècle.
Première période : Ve-VIIe siècle
Architecture
Pour l'architecture arménienne, cette période a été, à bien des égards, la plus créatrice. Les nombreuses églises conservées sont postérieures au partage de l'Arménie entre Byzance et la Perse, mais l'activité architecturale, durant ces siècles, est le fait de chefs, de nationalité arménienne ; en effet le pays fut gouverné en grande partie par des Arméniens et les grandes familles féodales avaient conservé leurs domaines. Ce sont ces chefs, ainsi que les catholicos, qui ont édifié les monuments sur lesquels ils se sont parfois fait représenter, et où ils ont fait graver les dédicaces qui permettent de les dater.
Les églises arméniennes sont construites avec les pierres volcaniques du pays qui revêtent souvent des teintes jaunes ou rosées ou même de tonalité plus foncée. Des parements de pierre, relativement minces et soigneusement appareillés, recouvrent un blocage de menues pierres et de mortier. Ce système de construction est employé pour toutes les parties : murs, voûtes, coupoles et même les supports isolés. Ces édifices sont en général de petite dimension, de forme massive et compacte, mais de proportions harmonieuses. L'aspect extérieur ne révèle pas toujours l'agencement de l'intérieur. Les fenêtres cintrées dans les murs sont petites et peu nombreuses ; dans les églises à plan central,[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre ALEM : ancien élève de l'École polytechnique
- Françoise ARDILLIER-CARRAS : agrégée en géographie, professeur des Universités
- Christophe CHICLET
: docteur en histoire du
xx e siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revueConfluences Méditerranée - Sirarpie DER NERSESSIAN : professeur honoraire à Dumbarton Oaks University, Harvard, Cambridge, Massachusetts
- Kegham FENERDJIAN : homme de lettres
- Marguerite LEUWERS-HALADJIAN : écrivain
- Kegham TOROSSIAN : membre du conseil du diocèse de l'Eglise apostolique arménienne de France
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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