ARMES Armes anciennes et armures
Le vocable armes recouvre une très grande variété d'engins, qui n'a cessé de s'accroître, et particulièrement dans les pays ou les époques qui favorisèrent l'intervention des populations civiles dans les combats : lutte contre les féodaux aussi bien en Chine qu'en Suisse, guerre de Cent Ans, etc.
On distingue traditionnellement :
– les armes de choc (bâton, massue, marteau, maillet), sans doute les premières utilisées et dont la forme a peu varié ;
– les armes d'hast, c'est-à-dire à fer : les unes, sous la forme de lance (arme du cavalier), de pique (arme du fantassin), de sagaie, sont apparues très tôt, se sont peu modifiées, mais se sont prolongées très tard dans l'histoire ; les autres, à partir de la hache ou de la faux, ont multiplié leur forme dans tous les temps et tous les pays ;
– les armes de jet, à main (javelot, fronde) ou à engin bandé (arc, puis arbalète) ;
– les armes de main : glaive, épée, cimeterre, dague, qui à cause de leur emploi très généralisé tant à pied qu'à cheval n'ont cessé de se modifier, selon les époques.
Le vocable armure recouvre l'ensemble des moyens de protection du combattant :
– le bouclier, qui a subi un grand nombre d'évolutions parallèles de forme et de poids, régionales ou nationales ;
– les défenses de tête, c'est-à-dire les casques, avec leurs infinies formes et variantes, selon les pays et les époques ;
– les défenses de corps, c'est-à-dire l'armure de mailles (habituellement dite cotte de mailles), ou l'armure de plates (plaques de fer), la plus récente, et à laquelle seule le langage populaire réserve le nom d'armure.
Les armes offensives
Les armes de choc
La massue, la plus primitive de toutes les armes, est déjà un perfectionnement du simple bâton. À l'origine, c'était un gourdin noueux, dont une extrémité était plus épaisse que l'autre, tel qu'il a été fixé dans l'iconographie grecque par la massue d'Héraklès ; mais en réalité, dès l'époque néolithique, elle fut composée de deux parties : un manche en bois fixé dans une boule de pierre percée et parfois sculptée, telle la massue égyptienne de Khasékhemoui (Ashmolean Museum, Oxford) montrant le pharaon qui ouvre solennellement les brèches dans les digues lors de la crue du Nil.
Dès l'Empire romain, où les contingents barbares furent sans doute les premiers à utiliser la massue, cette boule devint métallique et se hérissa de pointes. Ainsi se transmit-elle aux combattants du Moyen Âge.
Vers le xive siècle, elle eut tendance en Europe occidentale à s'enrichir d'un décor plus luxueux et à devenir l'insigne des gardes royales ou princières (massiers d'armes). Elle fut remplacée progressivement dans l'infanterie par le maillot, et dans la cavalerie par le marteau d'arme plus maniable, mais elle garda sa valeur combative en Europe orientale jusqu'au xviie siècle.
Le fléau d'arme, imité du fléau à battre le blé, se composait dans sa forme la plus usuelle d'un manche assez long et d'une chaîne au bout de laquelle était attachée une boule hérissée de pointes, mais il fut utilisé surtout et plus longtemps qu'ailleurs en Europe centrale.
Les armes d'hast
La lance (en latin hasta) du cavalier ou la pique du fantassin, armes essentiellement fonctionnelles, héritées de l'époque néolithique, ont subi peu de changements au cours des siècles. Mais la forme des pointes a pu varier : plates, en feuille de sauge, ou pyramidales ; et la longueur des hampes des piques : deux mètres, en moyenne, dans les armées grecques et romaines, mais jusqu'à sept mètres (sarisses) dans la phalange macédonienne, cinq mètres et plus dans les armées des xve et xvie siècles. Si la pique qui arma au xvie siècle les lansquenets germaniques,[...]
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Écrit par
- Jacques BOUDET : licencié ès lettres
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Médias
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