ARMES Armes anciennes et armures
Les armes défensives
Le bouclier
Utilisé par les populations les plus primitives, le bouclier a été confectionné en matériaux de toutes sortes, pourvu qu'ils fussent résistants, et a pris dans l'Antiquité les formes géométriques les plus variées.
Du ixe au xive siècle, l'Occident connut trois formes de boucliers :
– l' écu, aussi haut qu'un homme, ovale, terminé en pointe, décoré d'emblèmes héraldiques ; allégé au moment des croisades jusqu'à prendre la forme d'un triangle équilatéral, bombé au cours du xive siècle, il ne sert qu'à l'homme à cheval ;
– le pavoi, plus léger que le grand écu, mais tout aussi haut, de forme quadrangulaire, sert à la protection des fantassins. Ses emblèmes, visibles de loin, servent à « pavoiser » pour affirmer le désir de vaincre ;
– le bouclier rond sous le nom de rondache, servant aux combattants à l'épée, surtout en Italie et en Espagne, qui devint pièce de parade au xviie siècle, jusqu'à supporter de très belles peintures ou des motifs en métal repoussé.
À cette date, il est vrai, toutes les armées occidentales avaient abandonné le bouclier devenu objet de luxe, où l'art de la gravure rivalisait avec l'art de la ciselure.
Les défenses de tête
En cuir ou en métal, les défenses de tête ont adopté très tôt en Asie la forme d'un cône pointu, et ce type général aura peu de variantes puisqu'il a été adopté par la Russie médiévale en contact avec les Mongols aussi bien que par les combattants musulmans des croisades. En Occident, en revanche, depuis l'Antiquité grecque, les formes ont constamment varié
Le haut Moyen Âge occidental utilisa jusqu'au xie siècle la forme unique à nasal. Au xiie et au xiiie siècle, on lui substitua une cervelière, simple calotte de fer couverte d'un capuchon de mailles. Le xiiie siècle invente le heaume cylindrique et le chapel de fer, dérivé du chapeau civil rond. Mais, à la fin du xiiie siècle, on leur préfère le bassinet, composé d'une cervelière avec couvre-nuque de mailles et couvre-visage (ventaille) articulé à l'avant ; les mailles seront remplacées par d'autres pièces de métal pour constituer l'armet, prototype dès 1450 de tous les casques de cavalerie qui serviront jusqu'au xviie siècle. Le soldat d'infanterie se protège grâce à une salade, avec ou sans visière articulée, dérivée du chapel de fer, et subissant des adaptations locales. Une de ces adaptations aboutit au morion, à bords retroussés à l'avant et à l'arrière, caractéristique avec la bourguignotte (salade à visière) des guerres du xvie siècle, tandis que la cavalerie de l'Europe de l'Est adopte la capeline, combinant une calotte ronde avec un protège-nuque venu d'Asie.
Les défenses de corps
Héritière à la fois de l'Empire romain et des peuples migrateurs de l'Asie, l' armure tout entière de mailles de fer devait se perpétuer au Moyen-Orient et jusqu'en Chine. Tandis que l'armée byzantine utilisait tout aussi bien la cotte de mailles et celle d'écailles ou de plaquettes de métal cousues, les mouvements des peuples migrateurs, navigateurs (Vikings) ou cavaliers devaient généraliser en Occident la cotte de mailles, qui commence à s'imposer à la fin du haut Moyen Âge (ainsi la broderie de Bayeux) et qui devient le seul cuirassement utilisé à partir de 1150.
Le tissu de mailles est alors devenu grand haubert, c'est-à-dire tunique longue, fendue en bas par-devant et par-derrière, faisant corps avec manches, mitaines et capuchons, mais à jambières indépendantes. Peut-être pour éviter la rouille, l'échauffement ou l'éblouissement, les croisés recouvraient le haubert d'une chemise de toile ornée d'emblèmes plus ou moins voyants et luxueux, usage qui se perpétue jusqu'au [...]
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Écrit par
- Jacques BOUDET : licencié ès lettres
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Médias
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