ARMES Armes légères
Armes antichars
Les armes légères antichars utilisent exclusivement des projectiles équipés de charges creuses. Les charges creuses sont des charges explosives spécialement adaptées à la perforation de plaques de blindage épaisses. Leurs effets secondaires sont pratiquement nuls. L'ogive et le système d'amorçage sont organisés pour que la partie avant de la charge, creusée en forme de cône et garnie d'un revêtement métallique spécial, se trouve au moment de l'explosion à une distance bien déterminée de la plaque (distance d'attaque). Le revêtement est alors projeté à très grande vitesse, de l'ordre de 8 000 à 9 000 m/s, suivant l'axe de la charge, sous forme d'un dard porté à très haute température. La profondeur de pénétration est évidemment fonction du poids de la charge, mais surtout de son diamètre. Le trou de sortie est d'un diamètre beaucoup plus faible que celui de la charge.
Les projectiles d'armes légères percent au moins 300 mm de blindage homogène. Les charges creuses perdant rapidement leur efficacité à partir d'une certaine vitesse de rotation, les projectiles qui en sont équipés ne peuvent pas être stabilisés par effet gyroscopique. Il serait exagéré de dire que la perforation de la caisse d'un véhicule blindé par une charge creuse d'une arme légère entraîne automatiquement sa destruction, mais il est à peu près certain que les produits projetés à l'intérieur du char, en provoquant au moins un début d'incendie, contraignent l'équipage à une évacuation temporaire.
Les armes antichars étant destinées à la destruction d'objectifs mobiles ne peuvent être que des armes à tir tendu. L'efficacité des charges creuses ne variant pratiquement pas en fonction de la vitesse d'impact, la portée utile de ces armes est limitée par leur précision et leur vitesse initiale. Il est couramment admis dans ce domaine de prendre, comme portée utile de combat sur véhicule en mouvement, celle qui correspond à une durée de trajet de 1,2 s. Compte tenu du poids relativement élevé des charges nécessaires, il est pratiquement impossible d'obtenir par effet canon des portées utiles supérieures à 50 m. Les armes antichars sont donc pour la plupart du type roquette, ou sans recul. Dans les deux cas, le recul de l'arme est nul ou faible, mais les projections de gaz vers l'arrière sont très importantes. Ces armes présentent donc deux inconvénients : elles manquent de discrétion, car le panache des fumées d'échappement est visible, et elles exigent un espace plus ou moins grand, libre de tout obstacle et bien entendu de tout combattant à l'arrière du tube de lancement.
Les grenades à fusil antichars sont des armes d'appoint nécessitant l'emploi d'un fusil, spécialement équipé pour ce genre de tir. La position de tir la plus efficace est celle du tireur couché. Le bec de crosse étant enfoncé dans le sol à hauteur de la hanche droite, le poids du corps portant sur le coude gauche, la main gauche maintenant le fût en direction, le tireur actionne la détente sans prendre la poignée de crosse pour éviter le choc dû à la brusque réaction de l'arme. Le procédé de pointage utilisé est identique à celui de la grenade antipersonnel tirée de plein fouet. Pesant 500 g, mesurant 42 cm de long, la grenade antichar française AC de 58 mm perfore plus de 300 mm de blindage, et sa portée utile est de 70 m sur but mobile et de 90 m sur char arrêté.
Roquettes
Les lance-roquettes, ou bazookas, peuvent être considérés comme armes d'appoint ou armes collectives suivant leur calibre, l'organisation et le poids du tube de lancement. Les projectiles sont du type autopropulsé, c'est-à-dire qu'ils contiennent leur propre dispositif de propulsion. La tête active est une charge creuse, montée sur un corps cylindrique[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- François AMBROSI : ingénieur en chef de l'armement
- Alain BRU : ingénieur à l'École polytechnique, à l'École supérieure de gestion et à l'Institut national des sciences et techniques nucléaires (I.N.S.T.N.), général en deuxième section
Classification
Médias
Autres références
-
AFFÛT
- Écrit par Jean DELMAS
- 403 mots
Terme d'artillerie désignant l'une des deux parties d'un canon, la première étant la bouche à feu qui sert au lancement du projectile, l'affût, lui, permettant la mise en œuvre de la bouche à feu (pointage en hauteur et en direction) et son emploi dans les différentes circonstances de la guerre...
-
AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine
- Écrit par Hubert DESCHAMPS , Jean DEVISSE et Henri MÉDARD
- 9 654 mots
- 6 médias
...principal expliquant la conquête militaire est l'avancée technique décisive de l'Occident sur le reste du monde, grâce à la révolution industrielle. Les nouvelles armes (fusils à répétition, mitrailleuses, artillerie de campagne) permettent non seulement la conquête, mais la rendent relativement peu... -
AGRICULTURE - Politiques agricoles et négociations internationales
- Écrit par Laurence ROUDART
- 10 574 mots
- 6 médias
...partenariat économique qui prennent le relais de l’accord de Cotonou, qui avait lui-même succédé à la Convention de Lomé. Et, en 2001, elle a lancé l’initiative « Tout sauf les armes », qui dispense de tout droit de douane les produits importés des PMA, à l’exception des armes. Ces pays bénéficient ainsi... -
ARTILLERIE (HISTOIRE DE L')
- Écrit par M. SCHMAUTZ
- 6 783 mots
- 6 médias
Le mot « artillerie » apparaît avec Joinville au xiiie siècle pour désigner l'ensemble des engins de guerre. Il vient sans doute du vieux français artillier(garnir d'engins), par altération du mot art ou, peut-être, plus anciennement encore, du mot atilier, ou atillier, signifiant...
- Afficher les 92 références