ARMES Armes légères
Mines et pièges
Les mines et pièges sont des armes aussi vieilles que l'invention de la poudre. Elles consistent à faire exploser une charge au moment du passage de l'adversaire. L'apparition d'explosifs malléables appelés couramment « plastic » et d'allumeurs dont la diversité défie l'entendement permet au combattant de réaliser des pièges dont la variété n'a pour limite que celles de son imagination. Il existe néanmoins un certain nombre de pièges types, appelés mines, fabriqués en série à partir de matériaux si possible amagnétiques pour compliquer leur détection lorsqu'ils sont enterrés.
Les mines antipersonnel les plus efficaces sont du type « bondissant ». Elles se composent d'un pot cylindrique dont le fond plat est garni d'une charge, dite de dépotage. Le corps de mine, de forme cylindrique, est logé dans ce pot et comprend un détonateur à traction, relié au fond du pot par un câble lové de 1,50 m de long environ, et une charge d'explosif entourée de projectiles, billes d'acier par exemple. L'allumeur de départ met le feu à la charge de dépotage, qui projette le corps de mine à la verticale. Ce dernier éclate quand le fil de liaison est tendu, provoquant la projection à l'horizontale de tous les éléments qu'il contient, ce qui le rend très meurtrier. Les mines de ce type de la Seconde Guerre mondiale avaient un rayon d'action mortel voisin de 100 m pour tout homme debout à découvert.
Beaucoup plus pernicieuses sont les mines qui peuvent être répandues par avion lent ou hélicoptère et condamner ainsi de grandes étendues à tout déplacement à pied. Ces objets (car ils peuvent ne ressembler à rien de bien précis) ont un effet antipersonnel certain, même si leur aire d'efficacité sur zone est quasi nulle.
Mais, là aussi, l'électronique a pénétré et il existe des systèmes, largables par avion, activables à volonté par radio et qui sont capables soit de renseigner de tout mouvement qui s'effectue dans leur zone de détection (très efficace pour suivre et éventuellement anéantir les colonnes qui se déplacent de nuit), soit de provoquer la mise à feu de tout l'ensemble de pièges qu'on y aura associé.
Quant à la mine antichar... on prétend même qu'elle est parfois devenue intelligente ! Quoi qu'il en soit, elle a pu bénéficier de tous les progrès que la technique peut mettre en œuvre au regard de l'objectif de choix que représente un véhicule blindé compte tenu de son coût, d'une part, mais aussi de son intérêt potentiel, d'autre part.
Plus qu'une longue explication, il suffit de savoir que ces armes abandonnées sur le terrain sont capables de détruire un blindé qui passe jusqu'à 100 m de l'endroit où elles sont tapies, qu'elles sont aussi théoriquement capables d'interdire le passage aux seuls ennemis et que, sur une information qu'elles ont en mémoire, elles se mettront au repos.
En un mot, il suffit de laisser vaquer son imagination et de se dire que l'on est sûrement très loin du compte.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- François AMBROSI : ingénieur en chef de l'armement
- Alain BRU : ingénieur à l'École polytechnique, à l'École supérieure de gestion et à l'Institut national des sciences et techniques nucléaires (I.N.S.T.N.), général en deuxième section
Classification
Médias
Autres références
-
AFFÛT
- Écrit par Jean DELMAS
- 403 mots
Terme d'artillerie désignant l'une des deux parties d'un canon, la première étant la bouche à feu qui sert au lancement du projectile, l'affût, lui, permettant la mise en œuvre de la bouche à feu (pointage en hauteur et en direction) et son emploi dans les différentes circonstances de la guerre...
-
AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine
- Écrit par Hubert DESCHAMPS , Jean DEVISSE et Henri MÉDARD
- 9 654 mots
- 6 médias
...principal expliquant la conquête militaire est l'avancée technique décisive de l'Occident sur le reste du monde, grâce à la révolution industrielle. Les nouvelles armes (fusils à répétition, mitrailleuses, artillerie de campagne) permettent non seulement la conquête, mais la rendent relativement peu... -
AGRICULTURE - Politiques agricoles et négociations internationales
- Écrit par Laurence ROUDART
- 10 574 mots
- 6 médias
...partenariat économique qui prennent le relais de l’accord de Cotonou, qui avait lui-même succédé à la Convention de Lomé. Et, en 2001, elle a lancé l’initiative « Tout sauf les armes », qui dispense de tout droit de douane les produits importés des PMA, à l’exception des armes. Ces pays bénéficient ainsi... -
ARTILLERIE (HISTOIRE DE L')
- Écrit par M. SCHMAUTZ
- 6 783 mots
- 6 médias
Le mot « artillerie » apparaît avec Joinville au xiiie siècle pour désigner l'ensemble des engins de guerre. Il vient sans doute du vieux français artillier(garnir d'engins), par altération du mot art ou, peut-être, plus anciennement encore, du mot atilier, ou atillier, signifiant...
- Afficher les 92 références