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ARMES Armes lourdes

L'armement antichar

Les grenades antichars viennent d'être évoquées. Le fusil de gros calibre de 1917-1918 s'était montré peu efficace contre les chars primitifs contemporains. En revanche, le coup au but d'un canon de campagne était radical ; mais ces pièces n'avaient ni le champ de tir ni la mobilité nécessaires. Entre 1919 et 1939 furent mises au point des pièces de petit calibre – 25 à 47 mm – assez légères pour être tractées en terrain varié par des « chenillettes » dont les obus pleins, parfois à noyau extradur, étaient tirés à vitesse initiale très élevée pour l'époque.

Mais le conflit connut une rapide escalade des épaisseurs de blindage, avec course parallèle des calibres antichars : ordres de 60, 75, 90 mm. On avait alors dépassé les masses des pièces de campagne du conflit précédent, avec difficultés de camouflage de très longs tubes et, plus encore, de mobilité. Il fallut passer des canons tractés à ceux montés en casemate – champ de tir limité – sur châssis de chars normalement porteurs d'une tourelle à pièce moins puissante. Les effets des charges creuses étaient connus avant 1939, mais ce n'est qu'en 1942 que l'on pensa à en monter sur des projectiles-fusées, donc sans recul, pour armer le fantassin contre le blindé. Vite copié par le RPzB . 88, le bazooka fut le premier lanceur de roquettes antichars (L.R.A.C.). L'un et l'autre avaient une portée pratique (au combat) d'une centaine de mètres. Le nazisme, aux abois, réalisa un engin simplifié, le Panzerfaust, dont la portée de 30 m rendait l'emploi « suicidaire » hors zone urbaine. Depuis, les portées pratiques et les calibres ont doublé largement, et les progrès en détonique ont fait passer la perforation de deux à six ou huit fois le calibre. Des obus de char à charge creuse ont été mis au point. Leur capacité de perforation est, évidemment, constante à toute distance.

L'arsenal antichar de l'après-guerre a été renforcé par le missile à charge creuse, portant à quelques kilomètres. La première « génération » devait être pilotée, par fil ou par radio, jusqu'au but. La deuxième ne demande que de garder le réticule de visée sur la cible mouvante. La troisième se contente du « verrouillage » du senseur de l'engin, juste avant tir, sur le blindé (missile du type « tire et oublie »).

Mais le blindage classique fait place à des composites ou à des préblindages réactifs. La riposte est dans la charge creuse double, « en tandem » ; ou à la transposition de l'obus-flèche, barreau dense à très grande vitesse, au missile-barreau, accéléré à quelque 2 000 m/s (missile A.C. à énergie cinétique).

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Écrit par

  • : ingénieur à l'École polytechnique, à l'École supérieure de gestion et à l'Institut national des sciences et techniques nucléaires (I.N.S.T.N.), général en deuxième section

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