ARNAUD DE VILLENEUVE (1235-1311)
Le plus célèbre des médecins de l'école de Montpellier, au xiiie siècle. Né en Espagne, d'où son surnom de « Catalan », il étudia à Paris, à Montpellier et à Salerne, puis se fixa à Montpellier d'où il fit de fréquents voyages en Italie, en France et en Espagne pour remplir des missions tant diplomatiques que médicales. Diplômé de médecine, de théologie et de droit, il était très estimé et souvent sollicité de donner son avis sur des sujets non seulement médicaux mais politiques. Il était en relation avec les plus grands savants de son temps, comme avec les princes et les papes. Lorsque l'Inquisition l'arrêta comme hérétique, Boniface VIII, qu'il avait guéri d'une lithiase rénale, intervint pour lui épargner le bûcher ; néanmoins, ses traités de théologie furent, après sa mort, brûlés en place publique.
Il exerça à Montpellier la médecine et la chirurgie, et s'intéressa à l'astrologie, à l'alchimie, à la magie ; il découvrit la formule d'une distillation, qu'il nomma eau-de-vie (aqua vitæ), dont il introduisit l'usage en thérapeutique externe. Il fut l'un des grands maîtres de l'école de Montpellier, et son enseignement fit accourir des élèves de l'Europe entière.
Il laissa une soixantaine d'ouvrages de théologie, d'alchimie, d'astrologie et de médecine ; parmi ces derniers les plus célèbres sont le Breviarium practicæ, où le bon sens se mêle à l'érudition, et le Regimen sanitatis, édition très largement augmentée du texte de l'école de Salerne. Ses traités médicaux concilient les thèses grecques et latines des Anciens avec le remarquable apport de la médecine arabe, fusion qu'il avait rencontrée et appréciée à l'école de Salerne ; cependant, il osa contester les écrits d'auteurs aussi indiscutables que Galien et Avicenne lorsque son raisonnement, basé sur sa propre expérience, lui fit douter des doctrines établies.
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Écrit par
- Jacqueline BROSSOLLET : archiviste documentaliste à l'Institut Pasteur, Paris
Classification
Autres références
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FRATICELLES
- Écrit par Raoul VANEIGEM
- 1 102 mots
L'appellation de fraticelles, de l'italien fraticelli, désigne les dissidents les plus radicaux de la faction dite « spirituelle » qui, dans l'ordre franciscain, oppose à l'aile conventuelle ou orthodoxe la volonté de pratiquer la pauvreté volontaire selon la règle intangible de...