ARPIN GIUSEPPE CESARI dit LE CAVALIER D' (1568-1640)
Issu du maniérisme romain (certains dessins de jeunesse montrent notamment l'influence des Zuccari), le Cavalier d'Arpin en prolonge d'abord la tradition avec une certaine force. À Naples, où il séjourne de 1589 à 1591, les œuvres qu'il laisse à la chartreuse de San Martino (Scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament) orienteront pour un temps les peintres locaux, avant qu'ils aient la révélation du caravagisme. De retour à Rome, il donne ses meilleures œuvres à la chapelle Olgiati de l'église Sainte-Praxède (1592) et au palais des Conservateurs (Combat des Horaces et des Curiaces). Il devient le peintre officiel des papes, de Grégoire XIII à Clément VIII, et sa réputation lui vaut d'être appelé en France (1600). Dans la seconde partie de sa carrière, qu'il passe à Rome, l'ampleur cède de plus en plus à l'emphase en même temps qu'à une recherche de simplification ayant son origine dans l'esprit de la Contre-Réforme et se traduisant par des formes épurées, des couleurs blafardes (Annonciation, 1606, Pinacothèque du Vatican ; Apparition de la Vierge et de saint Jean à saint Grégoire le Thaumaturge, 1612, Sainte-Marie-Majeure). Cette orientation tient le peintre à l'écart des courants nouveaux qui s'affirment à Rome : il a pourtant connu Caravage, puisque celui-ci a travaillé chez lui au début de son séjour à Rome et qu'il a peint les trois scènes de l'histoire de Saint Matthieu pour une chapelle de Saint-Louis-des-Français dont Giuseppe Cesari lui-même a décoré la voûte. Au moment où le caravagisme bouleverse la peinture (à partir de 1610), le Cavalier d'Arpin apparaît comme le fondateur du courant classique de la peinture romaine du xviie siècle.
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Écrit par
- Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE : critique d'art
Classification
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