- 1. Style et accueil des œuvres d'art
- 2. Fonctions traditionnelles
- 3. Le poids de la société
- 4. Un cas exemplaire : la peinture des tombeaux égyptiens
- 5. Le prétendu réalisme de Giotto
- 6. L'horizon de l'œuvre de Dubuffet
- 7. L'objet de civilisation au Moyen Âge et à la Renaissance
- 8. L'objet de civilisation contemporain. Delaunay
- 9. L'art, dialectique du réel et de l'imaginaire
- 10. Bibliographie
ART (Aspects culturels) L'objet culturel
Une lecture attentive des œuvres d'art nous montre que la figuration, loin d'être l'approximation toujours menacée d'un « réalisme » trop généralement valorisé, est une expression complexe de l'ordre social ; elle obéit plus généralement à une dialectique de la réalité sociale et de l'imaginaire. Hors d'une telle optique, l'univers de l'art demeure incompréhensible.
Style et accueil des œuvres d'art
L'évolution des styles littéraires ou poétiques est clairement reconnue. Nul ne songerait sérieusement à soutenir aujourd'hui qu'il n'existe pas de salut possible pour un écrivain en dehors des périodes de Bossuet, ou que la seule forme valide de l'art dramatique soit la tragédie classique en cinq actes et en vers. Même la sécheresse de Robbe-Grillet – encore que certains y voient avec regret l'expression de notre société technocratique – est acceptée. Et Malraux ? Chacun comprend que son lyrisme haché est lié, de la guerre d'Espagne à la bombe atomique, à l'état de crise dans lequel se trouve notre civilisation. Que Picasso, en revanche, s'éloigne des conventions picturales que l'Occident respectait depuis son origine, beaucoup parlent de décadence. Lorsqu'il peint Guernica, en 1937, si un petit groupe d'amateurs louent l'œuvre, ceux-là mêmes dont il dénonce le massacre, les forces démocratiques et populaires, crient à la provocation. La peinture est jugée « antisociale, ridicule et tout à fait inadéquate à la saine mentalité du prolétariat », et il est question de la retirer du pavillon espagnol de l'Exposition universelle de Paris dont elle décore l'intérieur. Sitôt qu'un peintre rompt avec les habitudes visuelles, on dit qu'il « déforme ». Outre l'inculture du public – aucune initiation fructueuse à la lecture des œuvres picturales n'existe, en France, dans l'enseignement secondaire –, cette attitude répond à deux causes essentielles.
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Écrit par
- Jean-Louis FERRIER : docteur ès lettres
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