- 1. Le style de cour français, son extension à l'Angleterre
- 2. Le style rayonnant
- 3. L'enluminure et son influence sur l'orfèvrerie
- 4. La Bohême
- 5. L'art de cour en France à la fin du XIVe siècle et les grands apanages
- 6. La sculpture : Beauneveu, son héritage
- 7. La peinture et l'apparition de l'italianisme dans les enluminures des frères de Limbourg
- 8. Bibliographie
ART DE COUR
L'art de cour en France à la fin du XIVe siècle et les grands apanages
Les inventaires de Charles V (3 900 objets), ainsi que le banquet de huit cents couverts offert en 1378 à Paris par Charles V à l'empereur Charles IV et que décrivent les Grandes Chroniques, donnent une image du luxe à la cour de France. Les seules épaves en sont la coupe d'or émaillée de la Vie de sainte Agnès au British Museum, le sceptre du sacre, qui illustre la légende de Charlemagne et dont le lys, autrefois émaillé de blanc, est l'incunable des émaux incrustés d'or opaque ou translucide qui vont détrôner la basse-taille à Paris et en Bourgogne, enfin, cinq camées montés, dont l'énorme camée romain au cabinet des Médailles. En revanche, pas un seul des ivoires n'a pu être identifié jusqu'ici. L'Évangéliaire ottonien donné par le roi à la Sainte-Chapelle était déjà muni d'un plat de reliure précieuse, la Crucifixion, qu'il faut réattribuer au siècle précédent ; on ajouta un plat niellé dans l'argent doré représentant un évangéliste qui pastiche le saint Matthieu peint dans le volume. La bibliothèque installée dans la tour du Louvre, reconstruite sous Charles V, comptait un millier de manuscrits ; les acquisitions récentes – traductions en français de la Bible, mais aussi ouvrages didactiques, historiques et juridiques – l'emportent sur les livres liturgiques ou de dévotion. Après Jean le Noir, l'énigmatique « Maître aux boqueteaux » (Bible de Jean de Cy, dont la partie peinte avant 1356 introduit en France la veine réaliste du style international ; Bible historiale de 1357 à la British Library), le Maître du Livre du sacre de Charles V (1365), puis Jean Bondol (Bible historiale de Jean de Vaudetar) préparèrent la voie aux Nordiques, André Beauneveu et Jacquemart de Hesdin, qui vont entrer au service du duc Jean de Berry.
La politique des apanages instituée par Philippe VI eut des conséquences plus heureuses pour le développement des arts que pour les destinées du royaume. Louis était devenu duc d'Anjou dès 1350 ; Jean, le futur duc de Berry, devint comte de Poitou en 1356 et Philippe, le futur Philippe le Hardi, duc de Bourgogne en 1363. Il en résulta un éclatement culturel de Paris et la fixation de foyers d'art à Angers, à Bourges et à Dijon, eux-mêmes en rapport avec l'étranger. Ainsi, deux valves de miroir émaillées sur or, au Louvre, identifiées dans l'inventaire de Louis Ier d'Anjou, sont, par l'iconographie – Charlemagne et sainte Catherine, l'une des patronnes de Charles IV – et le style – germanique – à mettre en rapport avec Prague.
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Écrit par
- Philippe VERDIER
: professeur émérite, université de Montréal,
Kress Fellow , Galerie nationale, Washington, membre de la Société royale du Canada
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