- 1. Définition et fabrication
- 2. La verrerie antique avant l'invention du soufflage
- 3. La verrerie soufflée. Époque de l'Empire romain (Ier-IVe s.)
- 4. Le Moyen Âge occidental
- 5. La verrerie orientale depuis le IVe siècle après J.-C.
- 6. Le verre de Venise et le verre façon de Venise
- 7. La verrerie d'Allemagne et de Bohême
- 8. La verrerie dans les autres pays européens aux XVIIe et XVIIIe siècles
- 9. Les XIXe et XXe siècles
- 10. Bibliographie
VERRE ART DU
La verrerie soufflée. Époque de l'Empire romain (Ier-IVe s.)
L'époque de l'Empire romain est la seconde étape de l'industrie du verre et de beaucoup la plus importante. Elle créa, peu avant le début de l'ère chrétienne, le verre à bon marché, lui assurant ainsi une très large diffusion. La littérature de l'époque, quoique abondante, ne mentionne pas cette invention du verre soufflé. Seules les fouilles peuvent donc apporter quelques rares précisions. C. Islings (Roman Glass) a signalé ainsi la présence d'un objet en verre soufflé dans une tombe étrusque à Toscanella, ce qui pourrait faire remonter le procédé au iie ou ier siècle avant J.-C. ; il a ajouté cependant que le verre soufflé ne devint pas populaire avant le temps d'Auguste. D'autres auteurs ont avancé, mais sans preuves tangibles, des dates plus anciennes.
Le procédé de soufflage ne tarda pas à se répandre comme le montrent des textes contemporains, les fouilles et quelques inscriptions. Parmi les centres verriers les plus célèbres, on indiquera, en Égypte, ceux d'Alexandrie et de Diospolis ; au Proche-Orient, ceux de Syrie, de Phénicie et de Palestine ; en Italie, ceux de la région de Volturno, de Rome, d'Aquileia ; ceux d'Espagne, de Gaule, de Cologne, d'Utrecht, de Dalmatie, d'Athènes, de Chypre, etc.
Certaines de ces productions sont signées et peuvent donc être attribuées à des centres déterminés. On suppose pourtant que des firmes orientales ont créé rapidement en Occident des succursales portant leur nom (Ennion, par exemple, dont on a trouvé des œuvres aussi en Italie). Mais il est intéressant de constater que les mêmes types de verre et de décors se retrouvent un peu partout dans l'Empire romain, soit qu'ils deviennent vite à la mode et donnent lieu à la fabrication de copies par d'autres verreries, soit que le commerce extérieur, particulièrement actif et suffisamment bien organisé, puisse assurer une large diffusion des produits.
Après A. Kisa (Das Glas im Altertume), Morin-Jean (La Verrerie en Gaule sous l'Empire romain), G. A. Eisen (Glass) et d'autres encore, C. Islings a dressé un catalogue minutieux des types de verre créés au cours des quatre premiers siècles de l'ère chrétienne. Ce répertoire retient cent trente-quatre formes qui sont, en général, fortement influencées par les modèles de la céramique ou de la métallurgie.
Par ailleurs, Pompéi reste pour nous une source incomparable de renseignements. Les fouilles du site donnent une idée assez précise de l'extension prise, déjà en 79 après J.-C., par l'industrie du verre grâce au procédé de soufflage : les objets en verre y sont extrêmement nombreux et variés ; ils faisaient partie de la vie quotidienne, peut-être plus encore que de nos jours.
Sur bien des points, pourtant, les connaissances sur la verrerie romaine ont besoin d'être complétées : origine des fabrications, main-d'œuvre, échanges commerciaux, peut-être organisation de la profession – car cette industrie semble avoir été, déjà à cette époque, assez fermée et soucieuse de ses secrets –, tours de mains aussi, car aujourd'hui encore aucune réponse satisfaisante et définitive ne peut être apportée aux questions que pose la réalisation de certaines pièces antiques (diatreta, verre à résille découpée et maintenue au corps du récipient par de fines attaches en verre).
Au cours des cinq premiers siècles de l'ère chrétienne, la verrerie a maintenu un rythme de production extrêmement rapide, diversifiant ses formes et ses décors. Le premier siècle a marqué un goût prononcé pour la verrerie de couleur, les deux siècles suivants préférant le verre incolore. Les ive et ve siècles, par suite de l'instabilité politique, ont créé des modèles plus nettement régionalisés, poussant parfois très loin[...]
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Écrit par
- James BARRELET : secrétaire général du Comité des industries du verre du Marché commun
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Médias
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