- 1. Définition et fabrication
- 2. La verrerie antique avant l'invention du soufflage
- 3. La verrerie soufflée. Époque de l'Empire romain (Ier-IVe s.)
- 4. Le Moyen Âge occidental
- 5. La verrerie orientale depuis le IVe siècle après J.-C.
- 6. Le verre de Venise et le verre façon de Venise
- 7. La verrerie d'Allemagne et de Bohême
- 8. La verrerie dans les autres pays européens aux XVIIe et XVIIIe siècles
- 9. Les XIXe et XXe siècles
- 10. Bibliographie
VERRE ART DU
Le Moyen Âge occidental
La chute de l'Empire romain et les invasions du début du ve siècle amenèrent une sorte de rupture, pour la première fois, dans cette vaste communauté de la verrerie antique. À partir de ce moment, les verreries de Gaule, de Rhénanie, de Grande-Bretagne principalement vont se faire connaître par une production spécifique dans laquelle on a voulu voir une dégénérescence : la matière est souvent plus translucide que transparente, tachée de traînées violettes dues au manganèse ; le répertoire des formes est extrêmement réduit et ne dépasse pas la quinzaine ; les décors sont obtenus par des méthodes primitives.
Cette verrerie est caractérisée par des bols arrondis mais surtout par des gobelets coniques en forme de cornets apodes ou à très petit pied ; en forme de clochettes à fond arrondi, parfois avec un bouton symbolisant l'amorce d'une tige ; ou encore en forme de cornes à boire. De cette époque datent aussi les Rüsselbecher, ou vases à larmes, verres portant sur la panse des excroissances creuses en forme de trompe (France, Angleterre, Allemagne), chefs-d'œuvre d'une technique verrière avancée encore active au viiie siècle. Quant à la décoration, elle est faite surtout de filets appliqués, de cabochons, de larmes, de festons, en verre blanc ou de couleur, ou en émail blanc plus ou moins intégrés dans la pâte.
Ces objets ont été trouvés en nombre assez important dans les tombes franques ou mérovingiennes, particulièrement en Allemagne occidentale, dans le nord de la France, en Belgique, en Angleterre, en Scandinavie où le mobilier funéraire est resté plus longtemps à l'abri, de nouvelles prescriptions chrétiennes interdisant la présence d'objets d'usage domestique dans les tombes. Cette interdiction paraît avoir été strictement appliquée aux époques romane et gothique, faisant disparaître désormais la verrerie de son refuge privilégié.
La verrerie a laissé pourtant ailleurs des traces de survie : ainsi, dans la littérature contemporaine, un manuscrit conservé au mont Cassin comprend la miniature souvent reproduite d'un four de verrier (copie de 1123 du De originibus rerum de Hrabanus Maurus, écrit vers 856) ; un certain nombre de recettes ont été transmises par le traité du moine Théophile, Diversarum artium schedula, œuvre du xiie siècle, et par le De coloribus et artibus Romanorum, œuvre d'un autre moine romain vivant peut-être au même siècle.
Ici et là, on retrouve aussi quelques rares objets ayant échappé par hasard à la destruction, et des fouilles méthodiques ont mis au jour des débris que l'archéologie a trop longtemps négligés. Le verre était donc plus utilisé au Moyen Âge qu'on ne le croit. Une étude attentive de l'iconographie de l'époque amène à la même conclusion.
On savait déjà, par de nombreux récits, que l'industrie du verre à vitre n'avait cessé d'être très active depuis Grégoire de Tours ; on vitrait les églises, les cloîtres, certaines demeures seigneuriales, puis les bâtiments municipaux. Cela suppose une activité similaire des artisans du verre creux.
Mais il est encore trop tôt pour pouvoir reconstituer le trésor des formes de ces époques, comme on a pu le faire, grâce aux tombes, pour la verrerie jusqu'au viiie siècle.
Avant de retrouver en Europe une industrie du verre aussi prospère, aussi riche de formes et de décors qu'à l'époque de l'Empire romain – ce nouveau départ étant donné par Venise vers la fin du xve siècle –, il faut revenir en Orient où les anciennes traditions s'étaient mieux conservées.
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Écrit par
- James BARRELET : secrétaire général du Comité des industries du verre du Marché commun
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