- 1. Définition et fabrication
- 2. La verrerie antique avant l'invention du soufflage
- 3. La verrerie soufflée. Époque de l'Empire romain (Ier-IVe s.)
- 4. Le Moyen Âge occidental
- 5. La verrerie orientale depuis le IVe siècle après J.-C.
- 6. Le verre de Venise et le verre façon de Venise
- 7. La verrerie d'Allemagne et de Bohême
- 8. La verrerie dans les autres pays européens aux XVIIe et XVIIIe siècles
- 9. Les XIXe et XXe siècles
- 10. Bibliographie
VERRE ART DU
La verrerie orientale depuis le IVe siècle après J.-C.
Les deux centres les plus importants de l'industrie verrière orientale sous l'Empire romain étaient l'Égypte et la Syrie qui avaient, sous bien des aspects, partie liée avec l'industrie occidentale.
Il est difficile de suivre l'évolution de ces centres après que Constantin eut, en 330, abandonné Rome pour Byzance. On sait, en tout cas, qu'il y avait des verriers dans cette ville où se trouvait une porte à leur nom ; l'empereur, en 337, les avait dispensés d'impôt personnel. Le Code théodosien (438) et l'empereur Justinien (527-565), confirment à leur tour la présence de ces verriers, désignés par l'expression visa vitrea conflantes. Plus tard encore, le moine Théophile insistera sur les fabrications des Grecs qui décorent les gobelets de verre avec de l'or et de l'argent, et réalisent de précieux verres à boire avec des pierres couleur saphir (mosaïque de verre bleu), décorés de feuilles d'or représentant des personnages, des animaux ou des feuillages. Ils font aussi des bouteilles à long col, ornées de filets et d'anses et des verres de diverses couleurs.
Cet éloge des verriers grecs montre qu'ils excellaient encore dans certaines pratiques de la verrerie antique : dorure, application sous couverte de feuilles d'or, émaillage, coloration de la pâte, filigranes en relief.
Cette verrerie de grande magnificence a servi de point de départ à la verrerie arabe.
Cela explique qu'on ait souvent attribué à Byzance certaines des pièces d'apparat conservées dans les trésors d'églises et surtout celles du trésor de Saint-Marc à Venise, pièces qui auraient été rapportées de Byzance lors de la prise de la ville par les croisés en 1204.
À défaut de textes contemporains, certaines fouilles entreprises en Perse et en Mésopotamie, certains objets conservés en Europe depuis le Moyen Âge ont attiré l'attention sur la Perse et la Mésopotamie de l'époque sassanide, et ont fait penser à une renaissance de la verrerie dans ces pays. Il s'agit d'objets obtenus par soufflage dans des moules, ornés d'applications ou taillés à facettes, techniques déjà connues et qui seront encore utilisées à l'époque islamique.
La pièce la plus célèbre de l'époque sassanide est la coupe de Chosroès Ier, roi de Perse (531-579), conservée au département des Monnaies, Médailles et Antiques à Paris, et qui aurait appartenu à Charlemagne. Elle est formée d'une feuille d'or découpée et ornée, entre autres, de losanges en verre moulé de couleur vert émeraude. Le médaillon central, en cristal de roche taillé, représente le roi sur son trône.
Au viie siècle, les conquêtes arabes (Égypte, Syrie, Mésopotamie et Perse) amenèrent une période florissante pour l'industrie verrière de ces pays et une certaine uniformisation en accord avec la politique d'intégration culturelle poursuivie par l' Islam. Ces productions verrières sont couramment désignées sous le nom de verreries arabes, ou verreries islamiques. Grâce à certaines relations (envois de cadeaux en Occident, récits de voyages, descriptions d'Inventaires), on connaît les principaux centres de production du monde arabe : ainsi, au début du xie siècle, Henri II, empereur d'Allemagne, envoyait à un abbé de Cluny un vase en verre très précieux de l'art d'Alexandrie. Un voyageur persan du xie siècle confirme qu'on fabrique au Caire du verre transparent qui ressemble à l'émeraude, et qu'on y vend couramment des bouteilles. On apprend aussi qu'à La Mecque il y a quatre fenêtres de verre pour empêcher la pluie de pénétrer. D'autres voyageurs situent des verreries prospères à Alexandrie, au Caire, en Perse, à Sour (ancien Tyr), à Alep, à Antioche, à Damas, à Tripoli.[...]
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Écrit par
- James BARRELET : secrétaire général du Comité des industries du verre du Marché commun
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Médias
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