- 1. Définition et fabrication
- 2. La verrerie antique avant l'invention du soufflage
- 3. La verrerie soufflée. Époque de l'Empire romain (Ier-IVe s.)
- 4. Le Moyen Âge occidental
- 5. La verrerie orientale depuis le IVe siècle après J.-C.
- 6. Le verre de Venise et le verre façon de Venise
- 7. La verrerie d'Allemagne et de Bohême
- 8. La verrerie dans les autres pays européens aux XVIIe et XVIIIe siècles
- 9. Les XIXe et XXe siècles
- 10. Bibliographie
VERRE ART DU
Le verre de Venise et le verre façon de Venise
Un fait nouveau devait modifier considérablement les données de l'industrie verrière occidentale : c'est l'accaparement par Venise, après la chute de Byzance en 1204, des techniques verrières orientales, leur implantation à Murano, la diffusion de ces nouvelles fabrications en Europe.
Cette opération politico-économique a été savamment montée et menée à bien. La domination industrielle et artistique de la verrerie vénitienne s'affirma vers la fin du xve siècle, s'étendant ensuite rapidement à tout l'Occident où elle se maintint jusqu'au xviiie siècle.
Dans un premier temps, Venise prit soin d'acclimater sa conquête à Murano, de la protéger en édictant des mesures de sauvegarde contre la divulgation des procédés de fabrication, contre l'exportation des matières propres à faire le verre, mesures qui transformèrent bientôt l'île en ghetto pour verriers. Les fabrications furent organisées en différents groupes sous un régime de division du travail : la verroterie, les émaux, les verres et cristaux, les vitres et glaces.
Venise se fit connaître tout d'abord par ses exportations de verroteries (perles, bijoux en verre, pierres de couleurs) qui furent réellement à l'origine de sa fortune, si ce n'est de sa gloire. Elles furent lancées dès le xiiie siècle, avec un grand succès, sur les marchés d'Orient et d'Afrique qui avaient été prospectés par des voyageurs audacieux dont le célèbre Marco Polo.
La renommée des verres et cristaux vénitiens ne s'imposa que plus tard. Les premières livraisons (en Flandres, à Vienne, à Cracovie) sont signalées au xive siècle ; elles venaient peut-être d'Orient. Mais, au xve siècle, il commence à être beaucoup question de cette verrerie d'art vénitienne dans les récits du temps et dans les Inventaires, comme ceux des ducs de Bourgogne.
Ce sont des verres dits colorés ou de couleur, émaillés de sujets, garnis d'or et de perles « ouvrez à personnages » à la mode d'Italie ; on les appelle déjà de cristal ou cristallins. Il y a des pots, des coupes, des plats, des bassins, des aiguières.
La renommée de cette verrerie vénitienne est donc déjà internationale ; elle commence aussi à provoquer des convoitises dans tous les pays où elle est exportée, et ces derniers, au cours des xvie et xviie siècles, vont s'organiser pour faire du verre façon de Venise. En Italie même, de nombreuses verreries avaient été établies à l'instigation, souvent, de verriers vénitiens. Venise n'arrivera pas à arrêter cet exode de sa main-d'œuvre ni l'imitation de ses modèles. On fera du verre façon de Venise à Nevers, à Lyon, à Saint-Germain-en-Laye, à Rouen, à Bruxelles, à Anvers, à Liège, à Londres, à Barcelone, à Cologne, à Cassel, à Vienne, etc.
Tous les procédés usités à Murano furent ainsi employés en France, dans les Flandres, en Allemagne, en Angleterre, en Espagne.
Ils sont connus par les contrats passés entre les verreries et cette main-d'œuvre spécialisée.
Le répertoire comprenait les verres « qui se font ordinairement » et les verres extraordinaires. Ils étaient à boutons, à bagues, à olives, à branches, à chaînettes, à mascarons, à anneaux, à serpents, à fleurs, à bêtes.
Les jambes moulées à la vénitienne représentaient des mufles de lion, des rosaces à perles ou d'autres reliefs. Sur ces différentes jambes, le verrier, selon les commandes, montait des coupes en forme de calice, de cloche, de bol, de flûte, de coquille, ou confectionnait des ciboires, des vases, des pots, des aiguières, des bocaux. Des tasses de verre étaient façonnées en toutes sortes de formes : nef, cloche, cheval, cerf, oiseau, église. Les parois étaient en verre lisse ou craquelé, à côtes torses dites vénitiennes. Toutes les couleurs étaient offertes,[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- James BARRELET : secrétaire général du Comité des industries du verre du Marché commun
Classification
Médias
Autres références
-
ARTISANAT
- Écrit par Denis CHEVALLIER , Encyclopædia Universalis et Louis LERETAILLE
- 7 105 mots
Les arts du feu. Dans cette catégorie, on trouve les artisans et les artistes du verre, de l'émail, de la céramique et du bronze.Deux verriers figurent parmi les maîtres d'art. Michel Petit (né en 1934) a restauré notamment les vitraux des cathédrales de Coutances et de Chartres. Un fondeur de... -
ART NOUVEAU
- Écrit par Françoise AUBRY
- 8 824 mots
- 23 médias
...s'ajoute à la firme qui expose déjà en 1889 à Paris des meubles exceptionnels comme la table Le Rhin exécutée avec la collaboration de Victor Prouvé. Gallé use dans le travail du verre de techniques très variées : gravure à l'acide, au touret, applications à chaud, marqueteries de verre, émaillage.... -
BEGRĀM
- Écrit par Jeannine AUBOYER
- 987 mots
...satyres, le sacrifice du porc et d'autres sacrifices, etc. Les bronzes illustrent les mêmes thèmes : Silène, Sérapis-Héraclès, Harpocrate, Hermès ( ?), Éros ...Et ceux que l'on voit reproduits sur les verres peints sont de la même veine : gladiateurs luttant, Orphée, Ganymède, enlèvement d'Europe. -
BYZANCE - Les arts
- Écrit par Catherine JOLIVET-LÉVY et Jean-Pierre SODINI
- 13 538 mots
- 10 médias
Les Byzantins n'ignorèrent pas la verrerie de luxe, comme en témoignent plusieurs objets du trésor de Saint-Marc et, en particulier, un vase de verre pourpre décoré de figures mythologiques, très représentatif de la renaissance macédonienne. Ils fabriquèrent également des vitraux, dont on a retrouvé... - Afficher les 31 références