- 1. Définition et fabrication
- 2. La verrerie antique avant l'invention du soufflage
- 3. La verrerie soufflée. Époque de l'Empire romain (Ier-IVe s.)
- 4. Le Moyen Âge occidental
- 5. La verrerie orientale depuis le IVe siècle après J.-C.
- 6. Le verre de Venise et le verre façon de Venise
- 7. La verrerie d'Allemagne et de Bohême
- 8. La verrerie dans les autres pays européens aux XVIIe et XVIIIe siècles
- 9. Les XIXe et XXe siècles
- 10. Bibliographie
VERRE ART DU
La verrerie dans les autres pays européens aux XVIIe et XVIIIe siècles
Après le règne du verre de Venise, puis du verre de Bohême, vint, au xviiie siècle, celui du cristal anglais, qui fut de courte durée et dont l'influence fut plus limitée.
Les verreries d'Angleterre furent forcées d'utiliser le charbon à la place du bois, dès le début du xviie siècle (1615). Elles furent amenées à adjoindre de l'oxyde de plomb à la masse en fusion pour faciliter la fonte en pots couverts. Ce cristal au plomb offrait une qualité de verre nouvelle, le flint-glass, proche du cristal de roche, par l'éclat et la blancheur mais plus facile à travailler. Il s'imposa sur les marchés au xviiie siècle, principalement pour l'éclairage, l'optique et le service de la table. Partout aussi, on chercha à l'imiter. La France y parvint à la veille de la Révolution. Ce fut le point de départ de la cristallerie continentale avec Saint-Louis, Sèvres, le Creusot, Vonèche, Baccarat et le Val-Saint-Lambert.
Auparavant, les verreries françaises, qui avaient travaillé au xvie et au xviie siècle à la façon de Venise, avaient su trouver aux abords du xviiie siècle un style nouveau, bien à elles, qui fut modifié par la mode du verre de Bohême, puis par celle du cristal façon d'Angleterre.
C'est à la même époque que la Normandie abandonne, au profit du verre à vitre de Bohême, son procédé ancestral de fabrication de vitres à boudine, ou cive, qui avait fait la célébrité de ce verre appelé aussi « verre de France ».
Il convient également de citer cette autre célébrité française de la glace polie que la manufacture royale des glaces de Saint-Gobain ravit d'abord à Venise au xviie siècle (glace soufflée), puis à Bernard Perrot verrier d'Orléans (glace coulée sur table, cf. verre, chap. 2), pour lui donner la grande audience que l'on sait.
À la même époque, les Provinces-Unies travaillaient à l'italienne, en reprenant pourtant certaines formes allemandes. Elles surent acquérir une grande renommée grâce à une pléiade d'excellents graveurs au diamant (Anna Rœmers Visscher, au xviie siècle, et tant d'autres restés anonymes ; puis, au xviiie siècle, Frans Greenwood, Aert Schouman, David Wolff, etc.).
L' Espagne avait de son côté accueilli très tôt et avec faveur la façon de Venise, après avoir eu ses propres verreries, dont il reste peu de choses. Cette verrerie à l'italienne a par contre laissé beaucoup de souvenirs. Elle comporte une certaine originalité, qu'il s'agisse des verreries émaillées de Barcelone (xvie s.) ou bien de ces objets à crêtes, à gros filigranes ou autres applications très accentuées ; la pâte elle-même était souvent teintée. Des formes particulières en sont sorties comme l'almorratxa (aspersoir à eau parfumée), le cántaro (cruche à eau), le porrón (vase à bec pour boire à la régalade), dont la fabrication s'est prolongée assez avant dans le xviiie siècle.
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Écrit par
- James BARRELET : secrétaire général du Comité des industries du verre du Marché commun
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