Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ART ENSEMBLE OF CHICAGO

Groupe de jazz américain, l'Art Ensemble of Chicago innove par les sonorités, la structure et la forme qu'il emploie dans son free jazz. Il embrasse une grande diversité de sources et de styles africains et noirs américains dans ses œuvres, caractéristique de ce qu'il nomme la « grande musique noire » (Great Black Music).

En 1966, le compositeur et joueur de bois Roscoe Mitchell (né en 1940) commence à monter à Chicago de petites formations de jazz qu'il appelle « art ensembles » et réunit notamment autour de lui le bassiste Malachi Favors (1937-2004) et le trompettiste Lester Bowie (1941-1999). Les trois musiciens sont souvent rejoints par le compositeur et joueur d'instruments à bois Joseph Jarman (né en 1937), qui devient un membre permanent de l'Art Ensemble en 1968. Ce quartette coopératif acquiert une renommée internationale dans les années 1969-1971, lorsqu'il enregistre ses premiers albums et réalise de nombreuses tournées en Europe et lorsqu'il s'adjoint le batteur Don Moye (né en 1946). Le quintette part alors presque tous les ans en tournée en Europe, au Japon et aux États-Unis.

Lorsque la tendance majeure du free jazz consiste en une musique intense, bruyante et très rapide, les membres de l'Art Ensemble of Chicago se lancent dans des improvisations collectives et individuelles, fondées sur une large gamme de tempos, de dynamiques et de textures modifiés au gré de leur imagination. Les cinq musiciens, poly-instrumentistes, maîtrisent avec virtuosité les harmoniques et la polyphonie de leurs instruments, Bowie se faisant en particulier remarquer pour son expressivité. Tous jouent des instruments à percussion, notamment des cloches, des calebasses et des gongs, et l'arrivée de Moye ne fait qu'élargir la gamme des percussions exotiques qu'ils emploient. Tandis que l'Art Ensemble incorpore des morceaux de jazz traditionnels ainsi que des œuvres classiques et populaires, ses membres s'inspirent de leur propre musique pour réaliser leurs improvisations sur des albums tels que A Jackson in Your House(1969), People in Sorrow (1969) et Urban Bushmen (1980).

Les cinq musiciens poursuivent également des carrières indépendantes. Bowie se produit ainsi comme soliste dans son groupe Brass Fantasy et dans le New York Organ Ensemble, tandis que Mitchell compose de longues œuvres, dont Nonaah (1976-1977) et The Maze (1978).

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • BOWIE LESTER (1941-1999)

    • Écrit par
    • 832 mots

    Quand, au début des années 1960, le jazz est saisi de cette poussée de fièvre libertaire que l'on appelle free jazz, les frontières esthétiques qui isolaient jusque-là ses différents genres volent en éclats. Ses styles successifs – du New Orleans au be-bop – sont à la fois hautement...

  • JAZZ

    • Écrit par , , , et
    • 10 992 mots
    • 26 médias
    ...Cecil Taylor – en solo, en duo (avec le batteur Max Roach...), à la tête d'une petite formation ou d'un grand orchestre, en compagnie de danseurs – et le quintette Art Ensemble of Chicago continueront de s'imposer au début des années 1980 comme les représentants les plus rigoureux et exemplaires d'une...