ÉQUESTRE ART
Équilibre et caractéristiques du cheval
La locomotion
Le cheval libre possède son propre équilibre naturel, qui n'est pas forcément le meilleur. Des défauts de conformation ou de mauvaises habitudes acquises peuvent provoquer chez le cheval non monté des ruptures d'équilibre qui l'entraînent à la chute. Il est bénéfique de rééduquer à pied cette catégorie de chevaux, en longe ou montés, si leur valeur le justifie.
Le cheval monté subit le poids du cavalier et ses déplacements, aussi bien qu'une contrainte morale qui peut, autant que la surcharge, provoquer des contractions et modifier ses allures naturelles. Selon la répartition plus ou moins judicieuse de son poids, selon ses indications et son tact, le cavalier peut faire varier plus ou moins heureusement l'attitude de son cheval, et aller jusqu'à lui imposer, sans contrainte aucune, les divers équilibres par lesquels il en devient totalement maître.
Les deux formes extrêmes d'équilibre naturel sont celles du cheval établi sur les épaules et du cheval sur les hanches. Le cheval sur les épaules est bâti « en descendant » ; la surcharge de son avant-main l'amène à baisser son encolure et à raser le sol. Le cheval sur les hanches possède un équilibre plus mobile dans la mesure où les gestes de l'arrière-main peuvent tout de même se développer aisément. L'art du cavalier permet, suivant les nécessités du manège ou du sort, de passer d'un équilibre à l'autre et de se déplacer ainsi sur des bases longues ou courtes.
Le mécanisme des allures
Le pas est une allure à quatre temps. L'ordre des « posers » est successivement : antérieur droit, postérieur gauche, antérieur gauche, postérieur droit. Dans le pas allongé, l'étendue des bases diagonales diminue au profit des bases latérales, pour aller jusqu'à l'amble lorsqu'il ne se déplace plus que par base latérale.
Le trot est une allure diagonale à deux temps, dans laquelle les bipèdes diagonaux se lèvent et se posent tour à tour. Au trot allongé, comme au galop, il existe une période pendant laquelle les quatre membres sont en l'air. C'est donc une allure sautée par opposition au pas, qui est une allure marchée.
Le galop est une basculée à trois temps ; le galop étendu est à quatre temps comme le galop ralenti. Le galop à trois temps se décompose en : poser du postérieur gauche ; poser simultané du postérieur droit et de l'antérieur gauche ; poser de l'antérieur droit. Au galop à quatre temps, le poser de l'antérieur gauche et du postérieur droit sont dissociés. Les formes du galop peuvent considérablement varier, en fonction tant de la vitesse que de l'équilibre.
Le reculer est un court déplacement rétrograde ; il est constitué par les foulées diagonales.
Le cheval profite toujours d'une base diagonale pour changer d'allure.
Les allures et les airs
Les allures naturelles sont celles que le cheval libre prend naturellement. Ce sont le pas, le trot, le galop et le reculer.
Les allures défectueuses sont l'amble, pas rasant dans lequel le cheval se déplace par bases latérales ; l'aubin, où le cheval galope du devant et trotte du derrière ; le traquenard, un trot désuni, et le saut de pie, un enlevé de la croupe.
Les allures artificielles « sont tirez des naturelles », disait, au xviiie siècle, François Robichon de La Guérinière. Elles se divisent en « airs bas » ou « près de terre », « airs relevés » ou sauts d'école (dans lesquels le cheval se détache du sol), et airs de fantaisie. Elles résultent toutes de la mise en équilibre du cheval par les assouplissements du manège. Les airs de fantaisie sont pour la plupart inconnus ou, en tout cas, passés sous silence par les écuyers du xviiie siècle.
Les défauts congénitaux
Suivant l'objectif que l'écuyer a choisi en abordant la formation[...]
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Écrit par
- Michel HENRIQUET : dresseur de chevaux
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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