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ART (notions de base)

Art et création

À la nature éternelle, le monde judéo-chrétien va substituer un monde créé par Dieu à partir de rien, ainsi que le décrit le récit de la Genèse. Une analogie va alors s’imposer : celle qui rapproche le Dieu créateur et l’artiste produisant une œuvre, tous les deux ayant cette capacité prodigieuse de faire surgir du néant une réalité que rien n’avait anticipée. Longtemps, l’Église aura une position ambivalente à l’égard de l’artiste : si elle le condamne souvent, elle le fait aussi étroitement participer à ses réalisations.

Il faudra attendre la Renaissance pour qu’une transformation s’opère. L’artiste change de statut et participe à la gloire de celui qui le soutient. À Florence, avec Laurent de Médicis, comme à Rome, avec Jules II, les artistes sont protégés par des mécènes, leurs œuvres sont respectées et, pour la première fois dans l’histoire humaine, l’art devient création individuelle, l’individu-artiste contribuant par la beauté qu’il produit à magnifier l’individu de pouvoir qui le soutient. Ce n’est nullement un hasard si, à la même époque, le Florentin Machiavel (1469-1527) est le premier à concevoir la politique comme relevant d’un acte créateur, d’une volonté individuelle, du vouloir du Prince (titre de l’œuvre majeure de Machiavel publiée après sa mort en 1532), rompant avec la vieille idée de la naturalité des groupes humains qui dominait la scène intellectuelle depuis Aristote. Le Prince crée le peuple en façonnant une masse informe comme Michel-Ange (1475-1564) donne au marbre la majesté de Moïse.

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Écrit par

  • : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État ès lettres, professeur en classes préparatoires

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