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NUMÉRIQUE ART

L'art en réseau

L'expansion des réseaux numériques au domaine public, aux alentours des années 1990, s'est traduite par un regain d'intérêt pour une forme d'art qui avait commencé à exploiter, une vingtaine d'années auparavant, les technologies de la communication, comme le téléphone, le fax ou la télévision. Mais les réseaux numériques vont décupler et en même temps transformer les capacités des anciens réseaux. Le réseau permet de communiquer sur un mode multimodal et non hiérarchisé propre à la technologie de l'hypertexte, où tous les types de messages, visuels, textuels et sonores sont acceptés. Tout cela pour un coût relativement accessible et sans que l'internaute doive acquérir des connaissances techniques trop lourdes. Le Web, ou la Toile, un des réseaux les plus utilisés du réseau de réseaux que constitue l'Internet, s'offre comme un nouvel espace de communication ouvert à tous et comme un terrain d'expérimentation artistique à la dimension de la planète.

D'où deux sortes d'utilisations. Pour se faire connaître, l'artiste crée un site personnel où il présente ses œuvres (qui ne sont pas forcément numériques). Ou pour expérimenter d'autres formes d'art propres au réseau. L'art en réseau, que l'on appelle encore art collaboratif, art public, art en ligne, cyberart, webart ou netart, est un art dédié avant tout à la participation du spectateur, en l'occurrence de l'internaute. Il se veut sans frontière, transculturel, sans limite dans l'espace, sans intermédiaire et hors de toute institution. Il se place en marge de toutes les instances traditionnelles de légitimation (marché de l'art, musées, galeries, critique, écoles, etc.).

Le Web a permis à des artistes comme Roy Ascott et Fred Forest, qui avaient été les premiers à utiliser les réseaux de communication, de renouveler leurs recherches quelques années plus tard. Mais il a séduit également de très nombreux artistes, beaucoup plus jeunes, pour qui la Toile est devenue le lieu et le moyen d'expression le plus direct et le plus « naturel ». La Toile a aussi ses contestataires et ses puristes, les demomakers, qui tirent essentiellement parti des spécificités intrinsèques, sonores et visuelles, de l'ordinateur. Certains accusent l'art en réseau de n'être qu'une dangereuse utopie et de reproduire ce qu'il reproche à l'art institutionnel. Si beaucoup sont appelés et peu sont élus – les œuvres de qualité y sont encore rares –, le réseau n'en reste pas moins un lieu fortement caractéristique de l'évolution des arts et de leur diffusion et plus généralement de la culture. Ce qui justifie l'intérêt que les artistes lui portent.

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