RESTAURATION (art contemporain)
Mirage de l'immatérialité
La mise en cause, par les artistes et les théoriciens de la création contemporaine, de l'idée d'une matérialité consubstantielle aux œuvres a eu pour conséquence la relégation des matériaux au rang de préoccupation secondaire. Dans la seconde moitié du xxe siècle, l'idée d'une « dématérialisation » des œuvres, énoncée à partir de l'art conceptuel, a été en quelque sorte renforcée par un certain nombre d'évolutions technologiques concomitantes, dans le secteur de l'image notamment : d'abord avec la vidéo-projection qui, dans les années 1980, permettait de faire l'économie des moniteurs et de montrer des images seules et, plus généralement, avec l'avènement du numérique, qui dans les années 1990 augmentait sensiblement les propriétés de mobilité et de variabilité des données et parachevait l'illusion de l'immatérialité.
Cette conception dématérialisée de l'art contemporain s'est développée paradoxalement alors que les œuvres introduisaient sur le plan matériel et technique une complexité sans précédent. D'où la nécessité de développer une approche inédite et d'élaborer de nouvelles compétences, méthodes et procédures.
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Écrit par
- Marie-Hélène BREUIL : professeure d'histoire de l'art, cursus conservation-restauration des œuvres sculptées à l'École supérieure des beaux-arts de Tours
- Cécile DAZORD : conservatrice du patrimoine, chargée de l'art contemporain, Centre de recherche et de restauration des musées de France
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