- 1. Sacré-profane : une mise en perspective
- 2. Repères historiques
- 3. Un regard tourné vers le Moyen Âge
- 4. Maurice Denis et la théorisation de l'art religieux
- 5. Les principes esthétiques
- 6. Les femmes et l'art sacré
- 7. Quelques grands moments de l'entre-deux-guerres
- 8. Le tournant de 1945 et la « querelle de l'art sacré »
- 9. Visions nouvelles
- 10. Bibliographie
ART SACRÉ
Un regard tourné vers le Moyen Âge
La redécouverte du Moyen Âge, qui marqua les débuts du romantisme, a joué un rôle majeur dans l'évolution de la sensibilité du public vis-à-vis de l'art sacré, d'autant plus qu'elle s'était accompagnée d'une réhabilitation des techniques médiévales.
L'exemple du vitrail, art typiquement médiéval dans l'imaginaire collectif, est significatif à cet égard. Exclu par l'architecture classique, qui recherchait une lumière franche pour la mise en valeur de ses propres décors, il tomba en désuétude au point que le savoir-faire des peintres-verriers se perdit faute de demande. Il retrouva un statut quasi médiéval grâce à la restauration de la Sainte-Chapelle de Paris (1847-1853) qui nécessita des recherches pour reproduire à la fois les matériaux et les gestes des artisans d'antan. Ce qui explique que la Sainte-Chapelle a été érigée en modèle par Viollet-le-Duc, théoricien très influent, avec pour corollaire la naissance du vitrail archéologique, qui démarque les différentes époques de l'histoire de la peinture sur verre, avec une prédilection pour le xiiie siècle, et pérennise l'iconographie élaborée au Moyen Âge. La modernisation formelle et iconographique de la peinture sur verre en fut certainement retardée, même si, au xixe siècle, des peintres furent parfois sollicités pour donner des cartons – tel Delacroix ou Ingres pour la chapelle royale de Dreux. Alors que l'Art nouveau transforme le vitrail civil par une simplification du dessin et un allègement de la peinture, son inspiration ne franchit que modérément le seuil des églises. La cathédrale de Fribourg (Suisse) où les vitraux de J. Mehoffer transposent des scènes traditionnelles, comme l'Enfance du Christ, dans des décors d'une luxuriance foisonnante (1896-1934) étant une exception notable.
En fait, les communautés de fidèles se sont retrouvées sans difficulté dans ce retour à des images marquées d'une aura médiévale, alors que l'art contemporain ne comblait pas toujours leur attente et entraînait des réactions de rejet. La métamorphose formelle a eu d'autant plus de difficulté à s'imposer que la « création » moderne et contemporaine de vitraux s'insérait le plus souvent dans des édifices anciens.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Françoise PERROT : directeur de recherche au C.N.R.S.
Classification
Autres références
-
ARCHITECTURE RELIGIEUSE AU XXe SIÈCLE, France
- Écrit par Simon TEXIER
- 5 277 mots
- 2 médias
...l'architecte soit nécessairement croyant ? Le philosophe chrétien Jacques Maritain avait soulevé le problème, dans son ouvrage Art et scolastique (1920) ; c'est toutefois le père Couturier qui sera, après 1945, le principal artisan de ce renouveau théorique. Décidé à pallier la médiocrité de l'art sacré produit... -
ART SOUS L'OCCUPATION
- Écrit par Laurence BERTRAND DORLÉAC
- 7 408 mots
- 2 médias
...ingénu, neuf, vif, violemment structuré et coloré. De même qu'ils avaient répondu aux commandes du Front populaire, de même ils travaillèrent bientôt aux chantiers collectifs d'art sacré, réunis autour des idées réformistes des pères thomistes Couturier et Régamey, qui dirigeaient la revue L'Art... -
ART SACRÉ L', revue
- Écrit par Françoise CAUSSÉ
- 2 012 mots
La petite revue monochrome L'Art sacré dont l'existence s'échelonne de 1935 à 1969 s'est rapidement imposée par la rigueur de son contenu et par les qualités de sa présentation. Consacrée à la fois à l'art et à la spiritualité, elle fut seule de son genre en France jusqu'en 1955. Son apogée a...
-
AZTÈQUES (notions de base)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 3 537 mots
- 13 médias
La société aztèque accordait une importance particulière à l’art monumental et à l’artisanat de luxe. Architectes, sculpteurs et peintres se vouaient exclusivement à un art officiel et sacré. Tous les monuments de l’époque aztèque correspondent à des types architecturaux codifiés en fonction de leur... - Afficher les 20 références