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ART URBAIN

Diffusion du « writing » en France

Au début des années 1980, le phénomène du writing commence à faire l'objet de films (fictionnels ou documentaires) et d'ouvrages photographiques qui contribueront largement à sa diffusion hors des frontières américaines. Ainsi, le livre Subway art d'Henri Chalfant et Martha Cooper, paru en 1984, explique en partie le développement du graffiti en France. Le phénomène éclot au centre de Paris (sur les quais ou le chantier de la pyramide du Louvre) et devient à la fin des années 1980 un phénomène massif désigné à tort comme l'apanage de la banlieue et des classes défavorisées.

À l'époque où le writing se diffuse en France, et en partie sous son influence, émerge également un art urbain figuratif tout aussi populaire, mais plus directement en prise avec les mouvements artistiques nés en réaction à l'art conceptuel et au minimalisme. Sous l'impulsion d'artistes tels que Keith Haring et dans une moindre mesure Jean-Michel Basquiat, la rue parisienne devient un espace d'expression privilégié pour une poignée d'autodidactes nourris de culture de masse. Blek le rat, Miss.Tic, Speedy Graphito ou Jef Aérosol puisent ainsi les motifs de leurs pochoirs dans le rock, les comics et les photos de presse. Plus proches de la figuration libre et des milieux artistiques, Jérôme Mesnager, les Frères Ripoulin et les VLP (Vive la peinture) trouvent dans l'affiche et la peinture murale une manière d'attirer sur leur travail l'attention des galeries. Leurs interventions dans l'espace urbain sont largement relayées par la presse (ce qui leur vaut le nom de « médias-peintres ») et leurs œuvres sur toile se taillent une place de choix dans les galeries et salles de vente. Au début des années 1990, la crise du marché de l'art et la massification du writing marqueront un coup d'arrêt brutal à leur ascension, de sorte qu'il faut attendre le début du xxie siècle et l'essor du street art pour que le pochoir et l'affiche soient à nouveau visibles sur les murs des grandes métropoles.

Ce regain d'intérêt tient pour beaucoup à la répression qui frappe le graffiti à la fin des années 1990 et oblige certains writers à adopter des modes d'expression moins négativement connotés. Surtout, la compétition qui sévit au sein du milieu et la rigidité de ses codes esthétiques amènent les grapheurs les plus médiocres à adopter de nouvelles stratégies de lisibilité. Au début des années 2000, ces derniers délaissent alors « la religion du nom » et diversifient leurs modes d'interventions. Si Banksy renoue avec le pochoir, Revs ou JR avec l'affiche, d'autres expérimentent des techniques jusqu'alors étrangères à l'art urbain : mosaïque (Invader), scotch (l'Atlas), nouvelles technologies (Graffiti Research Lab) ou même tricot (Collectif France tricot, Agata Olek) et sacs plastiques (Joshua Allen Harris). Porté par l'essor d'Internet et les possibilités de diffusion sur lesquelles il ouvre (il est désormais possible pour un artiste de montrer son travail non seulement in situ, mais aussi à travers des photographies en ligne), le street art peut ainsi se lire comme une métamorphose du graffiti via la subversion de ses codes esthétiques (lettrage et utilisation de l'aérosol notamment).

<em>Wrinkles of the City</em> à Los Angeles, JR - crédits :  Cdrin/ Shutterstock

Wrinkles of the City à Los Angeles, JR

Mosaïque Space Invaders, Paris - crédits : C. Mouly

Mosaïque Space Invaders, Paris

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Médias

Pochoir d'Artiste-ouvrier - crédits : C. Mouly

Pochoir d'Artiste-ouvrier

New York, Graffiti, H. Levitt - crédits : Y. Bresson/ Musée d'art moderne, Saint-Etienne-Métropole

New York, Graffiti, H. Levitt

<em>Wrinkles of the City</em> à Los Angeles, JR - crédits :  Cdrin/ Shutterstock

Wrinkles of the City à Los Angeles, JR

Autres références

  • BANKSY (1974- )

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    Figure incontournable de l'art urbain contemporain, Banksy en est aussi l'une des plus paradoxales : protégeant son anonymat, il sait entretenir au besoin la curiosité publique et médiatique. Résistant à toute tentative d'institutionnalisation, il n'en a pas moins publié plusieurs livres, monté...

  • GRAFFITI

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  • JR (1983 env. - )

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    De tous les artistes français de la scène street art, JR est sans doute celui dont le parcours est le plus singulier et l'ascension la plus fulgurante. Après avoir tenu les rues du monde entier pour la « plus grande galerie d'art au monde », il compte désormais parmi les artistes de la galerie Perrotin...

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    Le dessinateur, peintre, créateur d'événements à travers le monde Ernest Pignon-Ernest est né à Nice en 1942.

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