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RAMSEY ARTHUR MICHAEL (1904-1988)

Centième archevêque de Canterbury, Michael Ramsey était le fils du président d'un des grands collèges de Cambridge, Magdelene College, un presbytérien, mais sa mère était anglicane. Il fut envoyé à l'école secondaire de Repton — une Public School — dont le directeur était Geoffrey Fisher, qui fut son prédécesseur sur le siège de Canterbury. Il fit à Cambridge des études de lettres et commença son droit. À cette époque, il envisageait une carrière parlementaire, où on lui prédisait le plus brillant avenir. Vers 1926, il abandonna le droit pour la théologie et choisit le Collège de théologie de Cuddesdon, près d'Oxford, séminaire de tendance anglo-catholique qui devint par la suite son « home » spirituel et où il revint souvent.

Après son ordination, il sera successivement sous-directeur du Collège de théologie de Lincoln, professeur de théologie et membre du chapitre de Durham, professeur de théologie à Cambridge, puis évêque de Durham, archevêque d'York et enfin archevêque de Canterbury et primat de toute l'Angleterre en 1961 jusqu'à sa retraite en 1974 ; la reine l'élèvera alors à la pairie et il deviendra lord Ramsey.

À l'époque, certains ont regretté qu'un théologien de cette classe eut à s'occuper de tout le côté administratif qui incombe à un évêque et plus encore à l'archevêque de Canterbury, étant donné l'impact national d'une telle charge. Mais il sut toujours allier sa recherche théologique avec le souci pastoral de ses diocésains comme aussi de ses étudiants.

En 1936, il publia The Gospel and the Catholic Church (L'Évangile et l'Église catholique) que beaucoup considèrent comme le plus important de ses ouvrages. Tout au long de son ministère, il devait rester fidèle à cette double orientation : une adhésion sans faille à l'Évangile et un ferme attachement à l'Église. De nombreuses publications suivirent où l'on retrouve ses thèmes favoris : l'Esprit saint, la Rédemption, la tradition anglicane, le prêtre aujourd'hui, la vie spirituelle.

Bien qu'archevêque d'une Église « par loi établie », il marqua très vite ses distances vis-à-vis de l'État. Il était prêt à envisager la séparation entre l'Église et l'État pour le cas où ce dernier n'acceptait pas de laisser à la première la liberté de choisir ses évêques et de modifier sa liturgie. Tout à la fin de son ministère d'archevêque de Canterbury, il eut la joie de défendre, à la Chambre des lords, une proposition de loi en ce sens et il vécut assez longtemps pour voir ces changements se réaliser.

Il voyagea, visita les deux Allemagnes, plusieurs pays d'Afrique, le Japon, les Philippines. En 1966, il se rendit en visite officielle à Rome. Son prédécesseur, Geoffrey Fisher, y avait fait ce qu'on a appelé « une visite privée de courtoisie », mais qui cependant représentait la première rencontre entre l'évêque de Rome et l'archevêque de Canterbury depuis la rupture du XVIe siècle et même depuis une époque plus reculée. Lors de sa visite à Rome, Mgr Ramsey signa conjointement avec le pape Paul VI une déclaration importante demandant la création d'une commission internationale entre les deux Églises pour le dialogue théologique. Par la suite, cette commission, connue sous le nom d'A.R.C.I.C., publia des documents communs sur la doctrine eucharistique, sur le ministère et l'ordination, sur l'autorité dans l'Église. Ils constituent le rapport final envoyé aux deux Églises en 1982. Mgr Ramsey rendit visite aussi au Conseil œcuménique des Églises à Genève et au patriarche œcuménique, Athénagoras, ainsi qu'à plusieurs patriarches orthodoxes.

Comme archevêque de Canterbury, il eut à présider en 1968 la conférence de Lambeth (qui rassemble tous les dix[...]

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