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CHAMBERLAIN ARTHUR NEVILLE (1869-1940)

Né d'un deuxième mariage de son père, Joseph Chamberlain, Neville Chamberlain débute dans la carrière politique en entrant au Parlement de Londres en 1918. Membre du parti conservateur, il fait partie du Cabinet à partir de 1922 et, sauf un bref passage à la chancellerie de l'Échiquier en 1923-1924, est cantonné avant 1931 dans des postes relativement secondaires (postes, santé publique). En 1931, il devient chancelier de l'Échiquier du gouvernement d'union nationale de MacDonald. Il le restera jusqu'en 1937 et sera ainsi le principal maître d'œuvre du redressement financier et économique de la Grande-Bretagne. Son orthodoxie financière lui inspire une rigoureuse politique au détriment des classes défavorisées, en particulier des chômeurs dont les indemnités sont rognées ; son respect de la monnaie ne l'empêche pas de procéder à une salutaire, mais forte dévaluation de la livre en 1932 et de garantir la nouvelle définition par un fonds d'égalisation des changes. Il fait triompher les idées protectionnistes et impériales de son père en faisant adopter par le Parlement un tarif général (févr. 1932) et en en exceptant les matières premières et les aliments importés, ouvrant ainsi la voie aux accords d'Ottawa sur les préférences impériales. En 1937, au lendemain du couronnement de George VI, il succède à Baldwin démissionnaire. De tempérament autoritaire, il personnalise davantage encore sa fonction et, surtout, entend garder la haute main sur les affaires étrangères. Il se fait le champion de la politique dite de l'« apaisement », qu'il définit comme la recherche inlassable et réaliste des moyens pacifiques de résoudre les conflits internationaux. S'il ne pousse pas l'aveuglement jusqu'à négliger le réarmement progressif de l'Angleterre et surtout un vigoureux effort de construction d'une aviation militaire moderne, il n'évite pas l'accumulation de défaites et l'accusation d'avoir fait preuve d'une faiblesse inexcusable. Il laisse parachever la victoire franquiste en Espagne, se résigne à l'Anschluss autrichien et, au prix de deux rencontres personnelles avec Hitler et de la Conférence de Munich, sauve la paix en 1938 aux dépens de la Tchécoslovaquie dépecée : il croit alors ramener dans son pays « la paix pour des générations ». Cruellement détrompé par l'annexion allemande du reste de la Tchécoslovaquie le 15 mars 1939, il opère un retournement dramatique, intensifie la politique d'armement, multiplie les contacts avec Paris, apporte la garantie anglaise à nombre de pays menacés et conclut même une alliance formelle avec la Pologne ; il accepte avec plus de répugnance les malheureuses négociations en vue d'une alliance franco-anglo-soviétique. Dès l'invasion de la Pologne, il invite son pays à tenir parole et, après l'entrée en guerre, associe au pouvoir certains de ses adversaires de la veille, dont Winston Churchill et Anthony Eden. Il est pourtant incapable de provoquer un grand élan d'union nationale et, après l'échec de l'expédition de Narvik, doit reconnaître que sa propre majorité aux Communes a beaucoup diminué et qu'il n'est pas un Premier ministre acceptable à la tête d'un gouvernement tripartite. Il s'efface en mai 1940 au profit de Churchill, mais accepte le poste de lord président du Conseil. Sa loyauté envers son successeur évite à ce dernier toute difficulté majeure au Parlement. Il démissionne en octobre et meurt peu après.

Accords de Munich - crédits : Keystone/ Getty Images

Accords de Munich

Neville Chamberlain - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis Historical/ Getty Images

Neville Chamberlain

— Roland MARX

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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Accords de Munich - crédits : Keystone/ Getty Images

Accords de Munich

Neville Chamberlain - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis Historical/ Getty Images

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