OLDHAM ARTHUR (1926-2003)
Chef de chœur, pédagogue et compositeur britannique, Arthur Oldham a formé et dirigé plusieurs chœurs amateurs de haut niveau, parmi lesquels celui de l'Orchestre de Paris.
Arthur William Oldham naît à Londres le 6 septembre 1926. Une bourse lui permet de faire des études de composition avec Herbert Howells au Royal College of Music de Londres (1942-1945). En 1944, il obtient le prix Cobbett de composition pour la musique de chambre. À partir de 1945, il travaille en privé avec Benjamin Britten, dont il est l'un des rares élèves. Il commence sa carrière professionnelle comme chef de chœur dans différents théâtres londoniens, notamment le Mercury Theatre. Puis il est directeur musical du Ballet Rambert (1946-1947), qui crée avec succès son ballet Mr Punch (1946) au Sadler's Wells de Londres. Il compose alors plusieurs partitions chorégraphiques : The Sailor's Return (1947), Circus Canteen (1951), Bonne Bouche (1952). En 1956, Oldham est nommé maître de musique à la cathédrale catholique St Mary d'Édimbourg, puis il fonde le Scottish Festival Chorus – qui deviendra plus tard le Chœur du festival d'Édimbourg –, qu'il dirige entre 1965 et 1975. C'est l'occasion pour lui de collaborer avec les plus grands chefs d'orchestre (Leonard Bernstein, Herbert von Karajan, Claudio Abbado, Riccardo Muti, Georg Solti, Carlo Maria Giulini...). Entre 1966 et 1974, il dirige le Chœur du Scottish Opera, tout en assurant la direction du Chœur de l'Orchestre symphonique de Londres (1969-1976).
En 1975, Daniel Barenboïm lui demande de former un chœur amateur de niveau professionnel destiné à devenir le partenaire privilégié de l'Orchestre de Paris : il auditionne 1 700 choristes pour n'en retenir que 200, qui chantent le Te Deum de Berlioz à Saint-Eustache sous la direction de Barenboïm, pour leur premier concert, le 28 septembre 1976. Chaque saison, à raison de deux répétitions par semaine, Oldham prépare le chœur pour une quinzaine de concerts et enregistrements donnés sous la direction des plus prestigieuses baguettes. En 1979, Bernard Haitink le charge de créer auprès de l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam un ensemble analogue, qui fonctionnera jusqu'en 1986. À cette date, Oldham reprend la direction du Chœur du festival d'Édimbourg (1986-1994). Il est aussi sollicité pour diriger des chœurs à Berlin, Lyon, Monte-Carlo. En octobre 2002, il fait ses adieux au Chœur de l'Orchestre de Paris et meurt peu après à Villejuif (Val-de-Marne), le 4 mai 2003.
Doué d'un charisme et d'un instinct pédagogique exceptionnels, Oldham est parvenu à former des chorales de niveau professionnel avec des chanteurs bénévoles, en leur inculquant la rigueur tout en gardant intact leur enthousiasme. Son sens de l'humour était légendaire, comme son autorité. Homme de l'ombre, il a consacré sa vie entière à préparer des chœurs pour d'autres chefs, un sens de l'abnégation que seuls possèdent à ce point les plus grands maîtres de cette discipline.
Le compositeur avait commencé une belle carrière dans le sillage esthétique de Britten, interrompue en 1952 par une dépression nerveuse. En dehors de ses ballets, c'est de cette période que datent ses premières œuvres pour orchestre (Variations on a Carol Tune, 1949 ; The Apotheosis of Lucius, 1952), une Sonate pour violon et piano (1950) et plusieurs partitions vocales et chorales (Five Chinese Lyrics, 1949 ; My Truest Treasure, 1951 ; Four Occasional Anthems, 1952). À la fin des années 1950, au moment où il se convertit au catholicisme, il reprend la plume pour une seconde carrière de compositeur, presque exclusivement tournée vers la voix : une comédie musicale pour enfants, The Land of Green Ginger (1965), des mélodies (Cantique des cantiques, 1980 ; Two Villancicos de Santa Teresa de Avila, 1997) et[...]
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Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
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