WELLINGTON ARTHUR WELLESLEY 1er duc de (1769-1852)
Issu de l'aristocratie britannique établie en Irlande depuis le xviie siècle, Arthur Wellesley sert aux Indes (où son frère aîné est vice-roi), de 1796 à 1805 ; il y révèle son talent de combiner les qualités de chef militaire, d'administrateur et de diplomate. De retour en Angleterre, élu à la Chambre des communes, il est secrétaire dans le gouvernement conservateur pour les affaires d'Irlande. À partir de 1808, il joue un rôle éminent dans la péninsule Ibérique, à la tête du corps expéditionnaire britannique : il défend Lisbonne contre Masséna, aux lignes de Torres Vedras ; en Espagne, il tient tête à Soult ; stratège seulement honorable mais tacticien de premier ordre, il harcèle les armées françaises par une suite d'offensives et de retraites habilement conduites. (C'est alors qu'il est créé vicomte de Wellington.) En juin 1813, il remporte une victoire décisive sur Jourdan à Vitoria. À la fin de 1813, il pénètre en France, assiège Bayonne, bat Soult à Orthez et lui livre une bataille sanglante et inutile devant Toulouse le 10 mars 1814. Il favorise la proclamation à Bordeaux de la restauration des Bourbons (12 mars). La paix signée, il est fait duc et nommé ensuite ambassadeur auprès de Louis XVIII. Il vient relever Castlereagh au congrès de Vienne, en février 1815, aide à organiser la mobilisation générale des forces alliées contre Napoléon revenu à Paris. Commandant le corps anglo-hollandais en Belgique, il inflige à l'Empereur la défaite décisive de Waterloo (18 juin) ; bien que sa victoire soit due bien davantage à l'intervention de Blücher qu'à son propre génie, elle porte au plus haut point son prestige personnel. Il aide puissamment à la seconde restauration de Louis XVIII en négociant avec le gouvernement provisoire de Fouché pour faire rentrer aussitôt le roi à Paris et placer les Alliés devant le fait accompli. Dans les négociations du second traité de Paris, Wellington soutient avec Castlereagh une politique modérée : il veut que les Alliés prennent toutes leurs sûretés contre un réveil de la révolution et du bellicisme en France, mais qu'ils n'imposent pas de sacrifices intolérables qui amèneraient le renversement de la monarchie. Sur celle-ci il exerce, de 1815 à 1818, une sorte de tutelle, en qualité de commandant en chef des armées d'occupation, investi des pleins pouvoirs et de la confiance des souverains alliés. Il agit comme arbitre dans le règlement final des dettes de guerre, ce qui permet au Congrès d'Aix-la-Chapelle de décider la fin de l'occupation alliée. De retour en Angleterre, il fait partie du gouvernement comme ministre chargé de l'administration de la guerre et réorganise l'armée. La mort tragique de son ami Castlereagh fait que Wellington le remplace au Congrès de Vérone ; conformément aux ordres du ministère des Affaires étrangères, George Canning, il s'y oppose, mais en vain, à l'intervention française contre la révolution libérale en Espagne et consacre ainsi la rupture de l'Angleterre avec ses anciens alliés du continent. Autre mission diplomatique à Saint-Pétersbourg au printemps de 1826, pour empêcher le tsar Nicolas Ier d'intervenir seul dans la question d'Orient : Wellington signe un accord de collaboration tendant à établir une Grèce indépendante. Mécontent de la politique trop libérale du ministre des Affaires étrangères, il donne sa démission lorsque Canning devient Premier ministre. Après la mort de celui-ci, il devient commandant en chef de l'armée, puis chef (9 janv. 1828) d'un gouvernement qui, plus conservateur que celui de Canning, impose néanmoins à son parti et à George IV la suppression des lois qui faisaient des catholiques et autres dissidents religieux des citoyens de seconde zone. Mais il refuse obstinément la réforme du système électoral réclamée par l'opinion[...]
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Écrit par
- Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY : professeur à l'Institut catholique de Paris
Classification
Médias
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