ARTS LIBÉRAUX
Terme qui désigne les disciplines intellectuelles fondamentales dont la connaissance depuis l'Antiquité hellénistique et romaine était réputée indispensable à l'acquisition de la haute culture. Les arts libéraux étaient groupés en deux cycles : le trivium, comprenant la grammaire, la rhétorique et la dialectique, et le quadrivium, groupant les quatre branches des mathématiques (arithmétique, géométrie, astronomie et musique). Dans la pensée chrétienne telle que la formule saint Augustin, la connaissance des arts libéraux fut considérée comme l'étape préalable à l'étude de la théologie fondée sur l'Écriture sainte, qu'il importait de comprendre et d'interpréter.
Lorsque, après une période de déclin, la culture se réveilla en Occident au moment de la renaissance carolingienne, l'enseignement de ces disciplines, particulièrement du trivium, reprit dans les écoles monastiques et cathédrales. Il faut attendre la fin du xe siècle pour assister à un enseignement systématique du quadrivium dans certains centres, ainsi à Reims au temps de Gerbert, puis dans les écoles de Chartres. La renaissance du xiie siècle a été, entre autres, celle des arts libéraux dont l'étude fut stimulée par l'introduction dans l'enseignement des œuvres d'Aristote et des scientifiques grecs traduits au préalable en latin. Quand se formeront les universités, les « sept colonnes de la sagesse », renforcées par la philosophie et les sciences de la nature, constitueront l'objet des études à la faculté des arts.
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Écrit par
- Robert FOLZ : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon
Classification
Autres références
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ACADÉMIES
- Écrit par Nathalie HEINICH
- 5 952 mots
...opposaient dans leur rôle et leur fonctionnement, selon le statut antérieur des disciplines concernées. Un statut « libéral », autrement dit affilié aux arts libéraux (littéraires, avec le Trivium, ou scientifique, avec le Quadrivium), impliquait un exercice peu ou pas professionnalisé (service du roi,... -
ALLÉGORIE
- Écrit par Frédéric ELSIG , Jean-François GROULIER , Jacqueline LICHTENSTEIN , Daniel POIRION , Daniel RUSSO et Gilles SAURON
- 11 594 mots
- 5 médias
Au Moyen Âge, la symbolique allégorique privilégie surtout, au moins jusqu'au xve siècle,des représentations des arts libéraux (trivium, quadrivium) et du combat des vertus et des vices. Deux textes sont à la base des cycles d'images : les Noces de Philologie et Mercure de Martianus... -
CAROLINGIENS
- Écrit par Robert FOLZ et Carol HEITZ
- 12 125 mots
- 7 médias
...l'instruction. Si les écoles furent d'abord des écoles élémentaires, certaines d'entre elles dépassèrent dès la fin du viiie siècle ce niveau et enseignèrent les arts libéraux, considérés comme l'échelon préparatoire à l'acquisition d'une culture supérieure qui se confondait à peu près à ce moment-là avec la ... -
CASSIODORE (485 env.-env. 580)
- Écrit par Hervé SAVON
- 1 596 mots
- 2 médias
...comprendre si on ignore l'arithmétique, la musique, la géométrie, l'astronomie. Un second livre des Institutiones était donc nécessaire pour orienter le moine dans l'étude de ces sept arts libéraux de la tradition antique, qui font figure désormais de disciplines auxiliaires de la science biblique. - Afficher les 8 références