SCHNABEL ARTUR (1882-1951)
Un chantre du romantisme
« J'ai débuté sous le signe de Brahms et maintenant j'arrive progressivement à Mozart. » Lorsqu'on explore l'héritage sonore d'Artur Schnabel, on s'étonne de le voir se concentrer à ce point, au fil des années, sur les grandes œuvres pianistiques du romantisme germanique. Comme si toute une vie ne suffisait pas à en percer le secret et qu'il soit donc interdit de musarder en des royaumes plus exotiques. Il nous lègue une brassée de concertos de Mozart, splendides certes, mais où son somptueux piano se prête plus au drame et à la hauteur de ton qu'à la plaisante fantaisie. L'âme d'Artur Schnabel s'exprime plus naturellement dans Schubert. Sonates, Impromptus et Moments musicaux retrouvent, grâce à l'humilité de ce grand maître, leur respiration naturelle, les véritables couleurs de leur rêve intime et la cohérence de leur architecture sentimentale. Mais c'est bien sûr dans Beethoven qu'Artur Schnabel aura laissé sa trace la plus profonde. D'autres ont su depuis lors – Edwin Fischer, Yves Nat, Wilhelm Backhaus, Alfred Brendel ou Claudio Arrau – nous passionner aussi dans ces pages. Mais comment ne pas rester fasciné devant la puissance de la construction, l'irrésistible force de la déclamation intérieure, la tendresse à la fois virile et fraternelle que les doigts d'Artur Schnabel savent comme nul autre nous y faire découvrir ?
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Écrit par
- Pierre BRETON : musicographe
Classification
Média
Autres références
-
PIANO
- Écrit par Daniel MAGNE et Alain PÂRIS
- 4 344 mots
- 15 médias
Avec Artur Schnabel (1882-1951), Wilhelm Backhaus (1884-1969), Edwin Fischer (1886-1960) et Arthur Rubinstein (1886-1982), une page semble tournée. Schnabel et Backhaus donnent à l'œuvre de Beethoven une dimension nouvelle par une approche globale ; Rubinstein modernise l'héritage de Paderewski ; Fischer...