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ĀRYADEVA (IIe-IIIe s.)

Disciple de Nāgārjuna, Āryadeva est une des figures marquantes de l'école Mādhyamaka, un des quatre soleils illuminant le monde, avec Aśvaghosha, Nāgārjuna et Kumāralabdha selon Xuanzang et Yijing. Originaire de Ceylan, Āryadeva se rend en Inde du Nord où il passe pour avoir vaincu Mātriceta (ou Mātṛceta) dans une joute philosophique et l'avoir amené au bouddhisme. De nombreuses traditions rapportent les diverses conversions qu'il opéra.

Son œuvre est difficile à établir avec certitude. La plupart des catalogues et des ouvrages biographiques l'ont en effet mêlée avec celle d'un autre Āryadeva, maître tantrique qui vécut aux viie et viiie siècles.

On peut lui attribuer sans risque d'erreur le Catuhshataka, son œuvre la plus célèbre, perdu en sanskrit mais conservé en tibétain avec le commentaire de Candrakīrti. Sont probablement aussi de lui le Shatakashāstra (traduit en chinois par Kumārajīva), texte de base de l'école San Lun en Chine, le Shatakashāstravaipulya, l'Aksharashataka.

Āryadeva poursuit l'édification du système Mādhyamaka commencée par son maître Nāgārjuna. Plus que lui, il dirige ses attaques contre les doctrines extérieures au bouddhisme : Sāmkhya, Vaisheshika, accordant sans doute moins d'importance à l'Abhidharma, contre lequel Nāgārjuna avait établi sa théorie de la śūnyatā. Āryadeva aime se servir des opinions de ses adversaires pour les retourner contre eux et établir ses propres positions à partir des leurs. Dialecticien redoutable, il est resté célèbre par ses écrits, mais aussi par ses victoires dans de nombreuses joutes oratoires.

— Jean-Christian COPPIETERS

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  • BOUDDHISME (Histoire) - Littératures et écoles bouddhiques

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    ...Les disciples de Nāgārjuna, directs ou non, ont surtout écrit des commentaires de l'œuvre de leur maître. Parmi les plus importants, il faut citer Āryadeva, dont le Catuḥśataka, ou « Quatre centaines » (de strophes), n'est conservé intégralement qu'en version tibétaine et partiellement seulement...